Art Paris Art Fair : le Printemps Africain

 À Art Paris Art Fair on croise les blockbusters de l’art moderne et contemporain. Mais cette année la Foire met le cap sur l’Afrique encore méconnue.

À l’entrée, un hommage à l’Asie mise en avant lors d’une édition précédente.
Là, une galerie où des Klein en beauté disputent la vedette aux … mais on vous laisse deviner. C’est un quizz en Art Majeur.

Entre ces géants, on navigue sur les traces d’artistes venus d’une trentaine de pays et représentés par 139 exposants.

L’une des particularités du cru 2017 est la place accordée aux régions d’ Europe, de France et aux galeries d’art moderne.

Comme ALB qui présente la travail du hollando-brésilien The Kid.
L’artiste de 26 ans est connu pour son oeuvre tournant autour du déterminisme social des bas fonds de l’Amérique profonde. Un regard disruptif sur une jeunesse paumée tanguant entre angélisme et déchéance.

Mais la 19 ème édition de la Foire met surtout l’accent sur l’Afrique. Un rattrape tardif.

Londres comme Berlin célèbrent depuis quelques années déjà la créativité du Continent. Le retard hexagonal s’explique par des raisons plurielles et complexes.

Art Paris Art Fair veut mettre l’accent sur une Afrique avant-garditse, une Afrique connectée selon Guillaume Piens, Commisaire Général de la Foire.

Le digital et ses méfaits c’est l’un des thèmes de prédilection de Eddy Kamuanga Ilunga.

Le Congolais s’intéresse également à la question des identités. Une partie de son travail est consacré aux Mangbetu un peuple du nord-est du Congo créature de la colonisation belge. À l’origine ce peuple portait un autre nom et se répartissait sur trois pays.

Leurs longues têtes, leur beauté et la splendeur de leurs coiffes étaient appréciées. Pendant la colonisation, les Manghbetu ont souvent été représentés sur des affiches, sur la monnaie ou les cartes postales.

L’artiste nous accompagne au coeur de cette Afrique qui s’expose à travers une vingtaine de galeries installées en Angola, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en RDC … mais aussi en Europe.
La Galerie Daniel Templon présente ainsi Omar Ba, et DN Galeria Kendell Geers.

Ousmane Sow impose sa présence mais on rencontre JP Mika célèbre pour ses mises en scènes festives et très colorées où il apparaît comme une signature rieuse.
On retrouve ainsi Gareth Nyandoro chez Tiwani, Romuald Hazoumé chez October Gallery ou encore Bili Bidjocka sur le stand de Afriart.

Partis de Kinshassa nous arrivons à Joburg où réside Billie Zangewa L’artiste travaille de petits morceaux de soie en mêlant les méthodes traditionelles aux techniques les plus pointues. La Malawite puise son inspiration dans le quotidien et le “daily feminism”.

Pour Billie Zangawa, il s’agit de regarder devant soi. Dans un monde d’interconnexion généralisée, les stéréotypes sur le continent noir, ses mythes et ses mystères s’estompent jusqu’à disparaitre. “Les Africains sont considérées comme des citoyens comme les autres avec des expériences propres”.

Les artistes jouent également la carte de la dérision et du suréel.
Comme Bilende Hyrcan, dont l’oeuvre la plus connue, représente des animaux incarnant les aspirations des humains à travers leur politique.

Enfant marqué par la guerre, le créateur milite pour la créations de structures artistiques en Angola.

Art Paris Art Fair offre un éventail de manifestations dont le bus Expo auquel participe Billie Zangewa.

Le printemps africain porte de beaux fruits.

Paris+ par Art Basel focus textiles