Henry Achkoyan : bottier couture

Henry Achkoyan, l’un des derniers « maitre chausseur », travaille en exclusivité pour Jean-Paul Gaultier. Il réalise les chaussures qui claqueront sur les catwalks. Visite de l’atelier où tout est fait main.

Henry Achkoyan est fils et petit fils d’artisan chausseur. Sa famille fait partie de la diaspora arménienne qui s’est établie en France et au Liban après le génocide.

Arrivé à Paris à l’âge de 14 ans, il se forme dans différents ateliers de la capitale. « À l’époque, il y avait environ 400 entreprises artisanales. Désormais il en reste 6 ou 7. Dont la nôtre » explique-t-il à FineLife TV.

Le bottier couture a fabriqué des chaussures pour les plus grandes maisons : Thierry Mugler, Paco Rabanne, Lanvin, Balenciaga, Leonard … Aujourd’hui, il travaille en exclusivité pour la maison Gaultier.
L’atelier de la rue de la Fontaine au Roy (Paris-11ème) a des airs de micro musée Jean-Paul Gaultier. Ici la botte Swarowski de la collection Palace, là le soulier corset signature de la marque …

 

 

La création d’un soulier est un processus en 12 étapes qui requiert le savoir faire d’une dizaine d’artisans qualifiés.

Elle débute par la réception des croquis.


Ensuite vient le moment de la coupe -essentielle avec la sélection et la piqure-.
Après on monte les tiges sur des moules … on affiche, on colle avec la plus grande précision.
Étape ultime … le « bichonnage »
Et oui, c’est comme ça que l’on dit dans le métier.

 

Il faut compter entre entre 4 et 6 heures de travail d’équipe pour fabriquer une paire de chaussure haute couture.

Quand tout est prêt, direction le tapis rouge des défilés. Fashion week ou Festivals.

Dans l’atelier qui fête ses 10 ans, Henry Achkoyan travaille en famille avec ses 3 filles. La relève est donc assurée. « Mais pas tout de suite, je suis encore jeune » précise-t-il en riant.

Encore jeune et très actif.

 

S’il met toute son énergie dans la couture, le maitre des bottiers en conserve assez pour prendre des chemins de traverse.
Deux fois par an, il collabore avec Lunas, spécialisé dans l’impression, et Cécile & Henry, orfèvre de la broderie, pour présenter une collection à Première Vision, salon des métiers d’art et de la mode.

Henry a reçu le label Made in France et ouvert sa propre boutique.

Le bottier bat le pavé du raffinement.