David Hockney : rétrospective au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou, en partenariat avec la Tate Britain, présente une vaste rétrospective de l’oeuvre de David Hockney. À voir : 180 photographies, peintures et gravures d’un jeune homme de 80 ans qui questionne le regard de l’artiste comme ses outils.
Tout commence par … le début. La lumière de Bradford où David Hockney est né, a grandi et a étudié. Une lumière qui ne cessera de l’habiter.
La lumière de Bradford
Le parcours -chronologique selon les voeux du commissaire Didier Ottinger- débute donc par les premières oeuvres qui explorent la palette de gris et de verts de la campagne industrieuse anglaise. Bradford pour David Hockney c’est l’équivalent d’Arles pour Van Gogh, de Tahiti pour Gauguin, de l’Orient pour Matisse. Ces immenses coloristes figurent d’ailleurs au pinacle du panthéon hockneyen avec Ingres, Degas …
Le jeune Hockney s’imprègne aussi du réalisme soviétique bolchevique à travers les « Kitchen Things », un mouvement de réalisme social mis en avant par les professeurs de l’école d’art de Bradford. La volonté de s’adresser au plus grand nombre est, avec la lumière, un moto qui traversera son oeuvre.
Hockney Dandy
Après Bradford, direction Londres et le Royal College of Art avec une période dandy, la découverte de la peinture abstraite new-yorkaise incarnée par Pollock, l’art brut et les prémices du graffiti chez Dubuffet, « l’homme érotique » chez Bacon, la variété des mediums artistiques et la précision du trait chez Picasso. Dans le swinging London des années 60, Hockney présente ses premières créations. Elles célèbrent l’éclectisme stylistique « Demonstration of Versatility » . La figuration domine dans ce contexte de formalisme abstrait.
Période californienne
En 1964, David Hockney survole la Californie, « L’État aux petits point bleus » (les piscines). L’exposition présente les toiles qui ont popularisé l’artiste. L’humain épouse la technique à travers des drames qui se jouent près de rectangles azur. Des drames intimes ou des fragments de vie représentés dans une amorce de perspective inversée, une adoption puis une déconstruction du cubisme et par des systèmes qui multiplient les points de vues à l’image d’un oeil de mouche, de caméléon …
Comment et d’où regarde-t-on ?
Au fil des salles, on découvre l’itinéraire d’un artiste qui a intégré toutes les productions de la modernité numérique du fax à l’I-Pad.
Comment regarde-t-on questionne l’octogénaire qui a exploré, exploité, aimé, rejeté la photo.
D’où regarde-t-on interroge celui qui s’immisce dans le regard en marche des peintres asiatiques.
Une exposition magistrale où dominent ces deux grandes questions, où règnent de grands formats hommage à la perspective inversée de Pavel Florenski et une immense toile qui diffuse la lumière de Bradford.
La boucle est close mais le regard reste ouvert.
David Hockney – Une Rétrospective
Centre Pompidou
Jusqu’au 23 octobre 2017