Maison du Danemark : la joaillerie pétille

Marilyne a tord. Le meilleur ami de la femme ce n’est pas que le diamant. C’est aussi l’or, l’art et l’humour.
On le vérifie à la Maison du Danemark avec l’exposition Bring It On dans le cadre du parcours Paris Bijoux.
26 créateurs y exposent ornements, objets de design et parures du corps.

De l’orfèvrerie de l’or à la joaillerie design


La scénographie est une progression. On part des pièces classiques pour terminer par les plus loufoques. Avec en filigrane une question : quel est le rôle du bijou ?

Torben Hardenberg est un pur produit de la méticuleuse tradition danoise. Une joaillerie qui mêle le design et le savoir faire des artisans de l’or et des métaux précieux. Le créateur imagine également des oeuvres décalées, très personnelles comme le collier guillotine “1789” exposé au Grand Palais lors des célébrations de la Révolution Française.

Louise-Marie Kristensen et Annete Dam, à l’origine de “Art Jewellery Copenhagen”, promènent oeuvres et savoirs à travers le monde. À Paris, elle assurent les fonctions de commissaire de “Bring It on”.

Annette Dam combine le passé, le présent et le futur. Ici avec de l’ambre millénaire, du tissu, du plastique. Elle s’inspire aussi du grand peintre danois Asgern Jorn, membre du mouvement Cobra


“Dans les années 50, sa peinture avant-gardiste se caractérisait par plusieurs choses. Il travaillait à partir de vieux canevas représentant des élans au coucher du soleil, ce genre de truc. Ces “sofas pieces”, ces tableaux que l’on posait au dessus des canapés, il les repeignait de manière abstraite avec des couleurs intenses. Je voulais voir si je pouvais transposer cette méthode de travail “sofa pieces” à la joaillerie. En fait dans cette pièce il y du cuir, la matière ressemble à celle d’un canapé Chesterfield. Un autre matériau est de l’argent que j’ai peint. Il y a aussi du plexiglas. Imaginez quand la lumière cogne sur le plexiglas waouh ça brille !!! Ce matériau très contemporain combiné avec le chesterfield, les perles, la corne le tout peint donne un bijou vraiment dans l’esprit Asgern Jorn”.

Marie-Louise Kristensen fait dans le multimateriau et dans la stimulation de l’imaginaire. “J’ai voulu que cette broche déclenche une vision de voyages. Une croisière insterstellaire avec des pilotes aliens ou tout autre chose. L’essentiel est que le visiteur se fasse sa propre histoire à partir du bijou”.

Dans l’exposition tout est scénarisé et lié au corps. Une broche de Marie-Louise Kristensen est suspendue à hauteur de poitrine face à une glace afin que l’on se rende compte de l’effet de la pièce portée. Comme les installations, de grande affiches aident le visiteur à s’imaginer arborant le bijou.

Détournements et enjeux écologiques

La réinterprétation, le jeu avec les formes, les enjeux écologiques figurent aussi parmi les sources d’inspiration des joailliers.

L’exposition présente ainsi un travail fait avec du chacoal. “Même à notre petite échelle d’artistes artisans joailliers vous sommes en relation avec une industrie très polluante. La travail des pierres, de l’or du diamant se fait souvent au détriment des ressources naturelles et du respect des droits de l’homme. J’ai trouvé ce bois japonais très respectueux de l’environnement nommé Chacoal obtenu à l’aide d’une très ancienne méthode nippone. C’est un matériau très dur comparable à de la céramique. En fait, je zappe le diamant et je fabrique mes propres pierres” explique une designer.

La pierre peut-être utilisée comme purificateur d’eau. Plus loin un voit d’ailleurs un masque-bijou symbole de purification et de protection contre la pollution.

 

Dans la veine environnementale on retrouve les oeuvres de Gitte Nyggard. “Cette jeune artiste a une formation d’artisan de l’or. C’est une très bonne technicienne qui est également passionnée par les cultures, les arts premiers et leur modes d’expression. Pour réaliser ses pièces elle s’est inspirée des traditions du Groenland. Vous pouvez ainsi distinguer une dent de baleine. D’une manière générale elle tire son inspiration du Groenland et de l’Afrique. Elle combine deux cultures très éloignées l’une de l’autre dans une perspective contemporaine” commente Louise-Marie Kristensen.

Le parti-pris de l’exposition n’est pas de présenter le travail des orfèvres stars comme Georg Jensen ou Henning Koppel.
Il s’agit de faire un tour de la scène actuelle qui pétille, bouillonne et interpelle.

Une réussite.

Maison du Danemark
142 avenue des Champs-Élysées
75008 Paris
Jusqu’au 21 janvier
https://www.maisondudanemark.dk

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