Le roi chocolat : la saga Banania

La recette du Banania a  vu le jour dans un « atelier à bicyclettes » de banlieue parisienne.  Un peu comme le Mac de Steve Jobs dans son garage américain. L’une des marques françaises les plus populaires aurait donc été une start up avant l’heure ?

Le roi chocolat … aventurier malgré lui

 

À partir de « carnets de voyages » Thierry Montoriol, descendant du fondateur de Banania, retrace de façon romancée la success story de ce  breuvage lancé par Victor, un journaliste mondain spécialisé dans l’art lyrique.

 

Le roman débute en 1910. Victor part au Brésil couvrir l’inauguration d’un opéra. Sur l’embarcadère du luxueux paquebot transatlantique il croise une mystérieuse et très séduisante passagère. Tavilla est l’héritière des amours entre Cortès et une princesse indienne. Elle l’entraîne dans la révolution mexicaine. Il trouve refuge chez les derniers Aztèques qui le revigorent avec une étrange boisson, mélange de cacao, de banane, de céréales.

 

De retour en France, Victor quitte son journal qui vire à l’extrême droite et, dans son « garage à bicyclette », devient entrepreneur en boisson chocolatée. Le journaliste a préparé ses arrières. Il a remarqué la croissance du nombre de « réclames » pour le chocolat et pour les enfants reflet d’un intérêt du public pour cette denrée exotique savoureuse et gage d’un intérêt nouveau pour la santé des petits.

 

Coup de com génial, Victor parvient au front et fait bénéficier les poilus de la douce vigueur du Banania. Le produit est lancé. Il fait matcher un goût et une époque. Les affiches du Sénégalais débonnaire qui déguste son « Ya Bon Banania » couvrent le murs de France. Une image qui déclenchera une polémique sur la représentation dégradante de l’homme noir dans l’imaginaire (post) colonialiste.

 

La rencontre d’un projet et d’une époque 

 

Dans « Le roi chocolat » on voyage, on saute de continent en continent, de l’Amérique Latine, à l’Afrique en passant par l’Europe. Bref on surfe sur le « global ». Avec le colonialisme et la grande guerre, le commerce triomphe – du trafic d’armes aux arnaques en passant par les échanges légaux-. La communication laisse entrevoir son impact sur les esprits. Avec l’hygiénisme on devine l’avènement  d’un monde où la santé sera un droit « universel », un droit légitime que certains détournent aujourd’hui vers un droit de ne pas mourir.

Rebondissements, traîtrises, drames, aventures, la saga du « Roi chocolat » n’a rien a envier au Biopic de Steve Jobs.

 

Le roi chocolat
ThierryMontoriol