Elina Kechicheva : études sauvages

Elina Kechicheva : études sauvages une exposition sensorielle de la photographe bulgare remarquée au Festival International de Mode et de Photographie d’Hyères.

Gros Sweet Colette, cheveux tirés, yeux bleus Elina Kechicheva présente sa nouvelle exposition “Études sauvages” dans les locaux de la maison Dentsu un think tank ou se croisent marques et créatifs.

Flash back : Elina Kechicheva, photographe bulgare se fait remarquer au Festival International de Mode et de Photographie d’Hyères. Les portes s’ouvrent avec sa collaboration à l’ouvrage “Paradise” du directeur artistique Patrick Remy.

Depuis Elina shoote les top -Lara Stone, Sasha Pivovarova, Carmen Kass etc – pour les grands magazines – Harpeŕs Bazaar, Vogue, Marie Claire- comme pour les titres indépendants.

Les “people” passent aussi devant son objectif : Amy Winehouse, Pharrell Williams, Eva Green, Evan Rachel Wood, Diane Kruger …

Début 2019, pour une première collaboration avec avec Maison Dentsu, elle installe ses clichés au Crillon, rénové et classé palace.”Still Seas” enchaîne les clichés de modèles en osmose aquatique.

Avec “Études sauvages” Elina étend son champ sensible et explore l’eau et ses berges, la terre et ses arbres, le ciel et ses lumières.

La scénographie suit un parcours en trois étapes.

Une pièce immersive dite “eden urbain” ou l’accrochage de la photographe baigne dans de grańdes fougères sur un tapis de feuilles mortes.

La végétalisation est l’œuvre de l’artiste Alice Auboiron qui tire son inspiration du monde naturel. Pourquoi avoir choisi ce type de paysage demande-ton. “Parce que c’est un paysage d’automne et que le cliché a été pris à cette période” répond Alice. Logique. Temps d’installation : 3 jours. Ah quand même ! Et les choses n’ont pas été simples “J’ai trouvé les fougères chez mon pépiniériste. En revanche j’ai eu plus de soucis avec les feuilles mortes. Il est interdit de les ramasser même en forêt“. Dont acte.

La photo montre des modèles nus dans une rivière de l’Eure et Loire au milieu d’un sous-bois. La lumière diffuse un léger halo blanc -un peu comme une aura pale – autour des corps ce qui donne à la photo un petit côté païen. Peut- être les esprits de la forêt viennent-t- ils s’égayer avec les baigneurs ?

Je travaille en argentique et sans retouche” explique Elina “Cet effet est l’œuvre de la lumière naturelle qui a troué le sous-bois à ce moment”.

Poursuite de la visite avec la commissaire Anissa Touati dans l’espace dédié cette fois à l’ouïe. On est invité à chiller sur un canapé aux jolies épures en écoutant une bande son spécialement créée par Pouvoir magique (Sawimbi) pour l’événement.

Le band techno pop connu pour ses mélanges de musique occidentale et africaine exploite ici l’autre face de sa palette créative : l’expérimental.

Sons de pluie, pépiements … on ne sait pas exactement ce que l’on entend car la sonnette de la porte interrompt l’écoute avec une joyeuse ténacité.

La bande-son a pour objectif de guider le visiteur dans un monde mental propice à l’immersion dans un autre cliché d’Elina. L’ensemble des photos – modèles dans les arbres ou dans les eaux, dans le clair obscur ou frappés de tâches de soleil-, renvoient au moto de la photographe. À savoir : des liens émotionnels et intuitifs lient l’homme et la nature et ses liens se tissent par exemple … en contemplant ses clichés.

Fin du voyage dans le saint des saints : la pièce atelier. Pour l’instant il n’y a que quelques clichés affichés mais à la fin d’exposition les murs en seront recouverts précise Elina ( si le confinement du au covid-19 est levé avant le 15 mai date de la fin de l’exposition NDLR).

Sur le mur une poignée de photo en cadre serré d’un modèle et de son coude évoquent une posture à la Rodin. Quelles sont donc les sources d’influence d’Elina Kechicheva ? Éclectique, elle cite des classiques comme des contemporains.

L’exposition se situe juste en face du musée des Arts décoratifs à deux pas du Louvre de quoi élargir encore plus ses horizons.

L’ensemble des tirages se retrouvent dans un nouveau magazine Green. “Artisans of Wild” à l’image de la maison Dentsu mélangent les univers des marques et des créateurs. Dans ce premier volume la nature est à l’honneur avec l’art nouveau et donc avec l’univers du champagne Charles Jouet.

Tchintchin nature

Léonore Cottrant

Elina Kechicheva : études sauvages  exposition

Elina Kechicheva : Études Sauvages
Exposition du 17 mars au 15 mai 2020
Maison Dentsu
176 rue de Rivoli
75001 Paris
https://m.facebook.com/maisondentsu/

Crédits photos : courtesy artiste

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