Les enfants du secret : Marina Carrère d’Encausse tatoue la maltraitance
Les enfants du secret : Marina Carrère d’Encausse tatoue la maltraitance des enfants dans un polar gore qui croise psychologie, faits divers et morceau d’histoire.
Dans le gore on y plonge presque immédiatement.
Par un petit matin blême comme il se doit, le commandant de la Crim, Marie Tebert et son coéquipier, Antoine, arrivent sur une scène de terreur. Porte de la Chapelle un corps les attend : visage détruit, pulpe des doigts arrachée, torse recouvert de tatouages énigmatiques. Une autre victime est découverte un peu plus tard. Vivante. Un miracle. Même modus operandi : tatouages, violence, effacement des traces d’authentification des victimes.
L’enquête piétine, aucune piste n’aboutit.
Elle se corse avec le décès du médecin légiste qui autopsie la première victime. Cause de la mort : un virus hémorragique. Marie Tebert découvre par ailleurs qu’un chercheur de la Réunion s’est fait dérober des souches d’Ebola. Le dossier capte l’attention de la cellule anti-terrorisme.
Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce polar au rythme soutenu un page turner. La romancière aurait néanmoins pu choisir une structure moins classique et éviter les clichés sur les flics qui boivent à longueur de jour et de nuit des litres de mauvais café et avalent des kilos de pizza quatre saisons. Surtout, elle nous aiguille un peu trop facilement vers l’identité du meurtrier ce qui gâte le final qui joue la carte de l’apothéose en mode révélation confession.
Ce qui intéresse Marina Carrère d’Encausse c’est le motif du massacre : la maltraitance. Elle la pointe dès le premier chapitre dans les souvenirs d’un petit garçon maltraité en raison de son orientation sexuelle. Elle l’analyse dans le « final » : souffrance, honte, incapacité du dire, recherche de l’oubli, paix impossible, vengeance.
Alors, si le décryptage des mystères des tatouages qui renvoie à un épisode politique peu glorieux de l’histoire de France est bien mis en scène, ce qui captive, ce que l’on retient est que Marina Carrère d’Encausse donne une voix aux enfants victimes de traumatismes et que cette voix est terrible.
Les enfants du secret : Marina Carrère d’Encausse tatoue la maltraitance
Les enfants du secret
Marina Carrère d’Encausse
Éditions Héloïse d’Omesson
http://www.editions-heloisedormesson.com/
Related article
Voix sans issue Marlène Tissot polar de la résilience
https://finelife.tv/fr/2020/08/26/voix-sans-issue-marlene-tissot-polar-de-la-resilience/
Le Culte Camilla Läckberg un polar entre secte et tueurs d’enfants https://finelife.tv/fr/2023/07/18/le-culte-camilla-lackberg-un-polar-entre-secte-et-tueurs-denfants/