Beyond Your Clothes la Commission européenne anti Fast Fashion
Beyond Your Clothes la Commission européenne anti Fast Fashion. La campagne de l’UE qui répond notamment au défi des invendus dus au Covid19 a été lancée je 12 avril. Elle fait le point sur l’impact environnemental et social du Click & Trash, met en avant l’économie circulaire et lance des initiatives.
Le 24 avril 2013 l’immeuble du Rana Plaza (Dakha -Bangladesh) qui abrite plusieurs ateliers de confection s’effondre. Bilan près de 1 338 morts et 2 000 blessés. Depuis la catastrophe, une Fashion Révolution Week se déroule chaque année à la fin du mois d’avril. Durant une semaine, les acteurs de la mode éco-éthique mettent en avant les effets destructeurs de la Fast Fashion.
Cette année la Commission européenne appuie indirectement ces initiatives en finançant Beyond Your Clothes. Mais la campagne veut avant tout répondre au défi que représentent les tonnes d’invendus textiles. Le Covid 19 a fait chuter la demande. Les entrepôts sont pleins. Certains pays parlent d’exporter les reliques.
Il est urgent de changer de paradigme.
Le plan européen s’appuie sur une plateforme ludique et immersive lancée le 12 avril.
Objectif : sensibiliser aux impacts sociaux et environnementaux de cette industrie de surconsommation et d’exploitation tout en ouvrant des voies pour consommer mieux, solidaire et se faire plaisir. Beyond Your Clothes sera animée par des actions de guérilla artistique et des influenceurs internationaux parallèlement à une campagne dans les médias.
La plate-forme comprend 4 grands blocs.
Aimez Vos Habits Beyond Your Clothes la Commission européenne anti Fast Fashion
Elle rappelle d’abord les changements comportementaux face aux vêtements. À la valeur, le consommateur préfère l’éphémère et la quantité. Un engouement pour le click&trash qui s’explique par la multiplication des collections et la baisse du prix des vêtements. L’industrie de la mode propose en moyenne 52 collections par an contre 2 il y a quelques décennies. Les prix se sont effondrés avec la délocalisation. Résultat : notre consommation a grimpé de 60 % en 15 ans et est en constante augmentation. Il arrive qu’un article ne soit porté qu’une fois. Oui bien parce que le consommateur l’oublie, ne l’aime plus, ou bien parce qu’après un lavage il devient importable.
Impact environnemental
La Fast Fashion impacte l’environnement aux différentes étapes de sa production : la production elle-même, le transport, le nettoyage et le traitement des déchets.
Cet impact prend parfois la dimension d’un désastre. En Ouskekistan, pour produire massivement le coton, l’ex URSS a détourné plusieurs fleuves et contribué à la disparition de la mer d’Aral.
Production : eau teIntures chimiques Co2
Pour rester dans le coton prenons l’exemple classique de T-shirt. La production d’un T-shirt en coton est équivalent à la consommation d’eau d’une personne pendant environ 900 jours.
À cela il faut ajouter les pesticides et les teintures chimiques aussi nocifs pour l’environnement que pour l’humain.
La plate-forme renvoie au film River Blue multiprimé de David McIlvride et Roger Williams « On peut connaître la couleur tendance de la prochaine collection en regardant la teinte des rivières » déclare un intervenant.
Les vêtements à base de produits fossiles comme le polyester ne constituent pas un choix alternatif. Les fibres synthétiques mettent deux siècles à disparaître et contribuent largement à l’émission de CO2. L’industrie de la mode serait responsable de 10 % des émissions de CO2 selon le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE).
Transport et impact carbone
En deuxième lieu il y a le transport. Un jean ou un T-shirt peut être produit en Ouzbékistan, fabriqué en Chine (notamment chez les Ouïgours qui travaillent dans des conditions proches de l’esclavage), teint au Maroc et vendu en France. Grosse empreinte carbone !
Lavage : microfibres pollution de l’air et de l’eau
Ensuite le T-shirt ou le jean passe à la machine. Toujours selon le PNUE la mode produit environ 20 % des eaux usées dans le monde et rejète un demi-million de tonnes de microfibres dans les rivières et dans les océans. Les stations d’épuration ne sont pas encore assez performantes pour les filtrer. Une fois dans la mer ou les fleuves, les microfibres sont avalées par les poissons et contaminent l’ensemble de la chaîne alimentaire jusqu’à notre assiette.
Déchets peu recyclés
Enfin, lassé par son tee shirt ses baskets ou son jean,le consommateur s’en débarrasse. Étape également très délicate. Le PNUE estime que l’équivalent d’un camion de déchets textiles est enterré ou brûlé chaque seconde.
Impact social
Le consommateur de Fast Fashion se trouve à plusieurs niveaux victime de ses achats puisqu’il respire les microfibres fibres, qu’il peut-être contaminé par les mauvaises teintures ou encore manger des aliments (poissons etc) contenant de plastique. C’est regrettable !
Comme l’est le traitement des employés de cette industrie du click & trash.
Beyond Your Clothes citant notamment l’ Organisation internationale du travail (OIT) parle de 170 millions d’enfants travailleurs dont une grande partie dans le textile. C’est aussi le cas des femmes qui fuit la pauvreté des zones rurales pour rejoindre les ateliers de Dadka et d’ailleurs qui approvisionnent les grandes marques de mode Kleenex. « Made in Bangladesh», de Rubaiyat Hossain, raconte le quotidien de ces femmes exposées aux effluves toxiques pour 3,5 E/j . C’est peu. Plus surprenant c’est aussi le salaire des employés des ateliers de Leicester (GB) qui travaillent pour les marques de mode jetable comme Pretty Little Thing comme le montre le reportage d’Arte « Les dessous de la mode à bas prix ».
Mode durable et créativité
Mais la plate-forme ne s’arrête pas au constat déprimant des dégâts de la Fast Fashion.
Elle suit le programme du nouveau plan de la commission européenne «Strategy for sustainable textiles »
Outre sa section dédiée à la durabilité elle propose des solutions. En tête : une initiative qui permet d’identifier les tissus moins énergivores et montre qu’il est possible d’acheter moins tout en recyclant. À ce titre la plate-forme met à disposition des adresses de recycleries, d’ateliers couture, de plates-formes ou de vide dressing relevant de l’économie circulaire . Elle aide à suivre les bonnes pratiques en privilégiant les marques durables, les labels sustainable, en faisant dans le DIY…
Place à la créativité !
Beyond Your Clothes https://www.beyondyourclothes.com/en
360 agency Berlin https://www.360agencyberlin.com/
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