Gand : le street art feat Van Eyck

Gand : le street art feat Van Eyck .Une dizaine d’artistes dont ROA investissent la cité. Univers floral, bestiaire, figures d’Adam et Eve … interrogent la ville et ses enjeux en regard de l’univers “vaneyckien”.

Gand rime avec Van Eyck inséparable de l’Agneau Mystique. Récemment restauré le retable, dont l’Agneau est la pièce maîtresse, occupe une chapelle spécialement aménagée de la Cathédrale Saint-Bavon. Le tout nouveau centre des visiteurs entend “mettra en lumière les différentes interprétations du polyptyque, notamment sa signification religieuse, son importance et sa place dans l’histoire de l’art, ainsi que les liens qu’il entretient avec le patrimoine architectural”.
Côté architecture, les visiteurs peuvent également explorer la cathédrale en VR.
Nombre de visiteurs autorisé dans la chapelle du Sacrement : 5 en temps de Covid, 20 en temps normal.


La “redécouverte” de l’Agneau Mystique et du polyptyque est au coeur de l’année “OMG van Eyck was here”. Prévue en 2020, elle « déborde” sur 2021 pour cause de pandémie. Cette célébration mobilise la ville et ses territoires touristiques : gastronomie, culture, nature …


Ainsi à pied ou au fil des canaux, il est possible de déambuler à travers Gand entre bistronomie et arrêt chez les créateurs en regardant les murs médiévaux investis par les street artists qui feat les frères Van Eyck.
“OMG van Eyck was there” en a sélectionné une dizaine.

On fait le tour.

Isaac Coral : Adam Ève et la solitude contemporaine

L’artiste espagnol Isaac Coral réalise des statuettes inspirées des panneaux où figurent Adam et Eve. Il y a 15 couples miniatures dispersés dans le centre-ville le long de la rue, au-dessus d’une porte, sur le rebord de la fenêtre À vous de les dénicher !
À Gand comme à Berlin, Paris, Barcelone, Bruxelles, les statuettes sont cachées dans des endroits improbables. Objectif : mettre l’accent sur la solitude et l’isolement des temps modernes

Hyuro : surréalisme dans les tissus et la botanique de l’Agneau

Connue pour ses compositions oniriques et surréalistes dans lesquelles les femmes jouent souvent le rôle principal, Hyuro orne d’une fresque une boutique d’antiquités. Avec le drap qui couvre trois personnes l’artiste argentine fait le lien avec les riches tissus et robes que l’on peut voir sur l’Agneau mystique. Le motif floral est un clin d’œil à la splendeur botanique du retable. La fresque se veut une critique du traitement de l’immigration. L’artiste décédée en novembre 2020 a livré ici l’une de ses dernières œuvres.

Pastel, autre artiste argentin, transforme la façade arrière de Kuiperskaai 14. Il mêle la flore urbaine et celle de l’Agneau : roses, lys et ancolies.

On termine cette approche argentine avec Francisco Bosoletti. Avec la peinture murale Desencuentro, le créateur se concentre sur les panneaux d’Adam et Ève qui matchent avec ses recherches. Pour l’artiste, sans la rencontre entre Adam et Ève, il n’y aurait peut-être pas eu d’histoire. Par extension il en conclue que toutes les rencontres que nous faisons peuvent déterminer le cours de notre histoire.


Retour au “talent local » avec le Belge STROOK. Son oeuvre montre deux figures diagonalement opposées. En réalité il s’agit d’une seule personne qui se regarde dans le miroir en confrontation avec elle-même. L’œuvre d’art est vraiment gantoise. STROOK a notamment utilisé des chutes de bois recyclées provenant de la cathédrale Saint-Bavon.

Monkey Bird Crew – musique et instruments

Dans la saisissante ‘ Sonate du Canal’ le duo français Monkey Bird Crew fait le lien avec la musique et les instruments de l’époque de l’Agneau et de Van Eyck. On peut voir l’œuvre sur la façade arrière de la Handelsbeurs(de l’autre côté de l’eau au Ketelvest).


Taquen : ode à Jan Van Eyck sur un mur perdu

Gand compte deux peintures murales. Celle de Francisco Bosoletti et celle de Taquen. L’artiste espagnol a transformé un mur perdu en une ode à Jan Van Eyck. Avec ses tons doux de pastel et de terre, l’oeuvre s’intègre parfaitement dans le cadre historique de la ville près de la tour du château des comtes.

Cee Pil & Blommm : un Jean-Baptiste glitch et flotal

Cee Pil, en collaboration avec le fleuriste Blommm, réalise un nouveau graffiti Van Eyck. Désormais, un Jean-Baptiste en couleur décore la façade latérale du Vrijdagsmarkt 11. L’oeuvre est typique du “glitch” (fusion de deux images) Cee Pil. Le fleuriste Blommm a recouvert l’œuvre de fleurs. Résultat : une touch singulière.

ROA : lièvre X agneau résurrection et rébellion

ROA le gantois fait partie de l’élite des street artists. Son motto : des images en noir et blanc détaillées de rongeurs, d’oiseaux, de reptiles et d’espèces menacées.
En terre natale, il décline et transpose son coeur d’inspiration. Sur la façade du campus Saint-Luc dans le centre-ville de Gand son oeuvre monumentale montre un lièvre. “L’artiste s’est basé sur la signification métaphorique du sacrifice expiatoire, un thème que l’on retrouve aussi dans l’Agneau mystique des frères Van Eyck” expliquent les représentants OMG Van Eyck was here. “En effet, l’Agneau est la figure symbolique du Christ qui donne sa vie pour racheter les péchés de l’humanité. Le lièvre est également un animal iconique récurrent dans l’œuvre de ROA. Il symbolise la résurrection et la rébellion“.

Crédits photos Visit Flanders


https://www.sintbaafskathedraal.be/
https://visit.gent.be/fr/

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