Apocalypse et Renaissances : expo résiliente à La Villette

Apocalypse et Renaissances : expo résiliente à La Villette . Jeu de survie guidé par une IA, film interactif, vidéos d’experts, la Cité des sciences et de l’industrie joue sur les émotions pour passer un message. Il est possible de construire un futur autour de la sobriété.



Le COP26 fait de nouveau écho aux alertes des scientifiques et des ONG sur le changement climatique. Il y a urgence mais le temps du politique n’est ni celui du climat ni celui des experts et des associations. De plus, un changement sensible de modèle économique induirait des bouleversements difficilement acceptables pour les entreprises et les citoyens.
Avec Renaissances, une exposition ludique et interactive ponctuée d’interventions de scientifiques et de militants, la Cité des sciences et de l’industrie alerte sur l’imminence du danger tout en proposant des solutions. Son Motto : la résilience.

“Nous avons 10 ans pour éviter le pire, adopter des politiques de sobriété” estime Amandine Casadamont commissaire de l’exposition.

Renaissances propose un parcours en 3 temps.

En guise d’entrée en matière l’exposition confronte le public à un état de lieux. Celui de la “grande accélération” établit par Will Steffen, climatologue et chimiste américain.

2023 : forêts et imaginaire collectifs

Un jeu de survie en réalité augmentée plonge le visiteur dans une forêt où une IA le conseille. C’est-à-dire lui demande de faire du feu, trouver de l’eau et de la nourriture, construire un abri. Koh-Lanta soft, parcours scout ou initiation au survivialisme ? Le jeu se vit se façon intime en fonction de ses référants culturels.


Plus loin un stand- cabane affiche revues et livres sur l’imaginaire lié aux forêts. “Aujourd’hui considérées comme lieu de plaisir, de refuge ou de ressourcement, elles ont longtemps été perçues comme des endroits dangereux” rappelle la commissaire. Effectivement, dans les contes les bois abritent les loups comme les brigands.
Des experts questionnement cette attirance pour la forêt et avance des réponses sur la vague du survivialisme. Néanmoi selon une étude de l’INSEE de 2016, 50 millions de Français vivent en ville. La survie en forêt en cas de catastrophe majeure s’avère peu probable.

2029 : les imaginaires de l’effondrement

Deuxième temps : les apocalypses.
Un film place le public devant un choix : rester en ville où il est possible de se nourrir via le marché noir et de rester en sécurité en se cloîtrant. Ou bien partir. À la campagne, en forêt. Pour choisir il suffit d’appuyer sur un bouton après avoir échangé avec les autres participants. La décision se prend à la majorité. Le collectif fait .

Mais de quels effondrements, de quelles apocalypses parle-t-on ?

Dans des vidéos, des spécialistes rappellent l’impact des images d’exode de la deuxième guerre mondiale. Ils soulignent que le grand effondrement est généralement vu comme l’interruption des services courants : eau, électricité, transports, ravitaillement. Bref à tout ce que le progrès liée à l’industrialisation a mis en place. Et qui a mené au dérèglement climatique.
Cet imaginaire est très anthropo-centré. Pour les insectes, une pluie qui ravage une fourmilière par exemple constitue une catastrophe majeure.
D’autres intervenants insistent sur le côté occidentalo-centré. En Amazonie pour les Yanomamis l’effondrement rime avec déforestation pas avec rupture du confort urbain même basique.

Les peurs s’incarnent également dans l’apparitions de nouvelles maladies liée au dérèglement de la vie sur terre.


2045 : résiliences et imaginaires

Pour Amandine Casadamont pas question de baisser les bras. “Nos imaginaires doivent transcender les peurs. Pour cela il convient de construire des territoires résilients”.

Renaissances propose ainsi la fiction d’un monde post -croissant à Besançon. Organisé autour de petites communautés, il bannit notamment tout transport polluant.
Comment se préparer ? Choisir ce que l’on veut garder. Accepter de perdre certaines choses. Se reconvertir et convertir l’économie. Se projeter à l’aide d’images, entamer une quête de sens.
Rien d’original donc. Mais un rappel des fondamentaux de la sobriété heureuse.

Renaissances
Cité des sciences et de l’industrie
30 avenue Corentin-Cariou
75019 Paris

Jusqu’au 6 mars 2022
https://www.cite-sciences.fr/


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