La nature sur les chemins de Saint-Jacques
La nature sur les chemins de Saint-Jacques . Un beau livre de Georges Feterman qui couvre les 740 km du GR du Puy-en-Velay à Saint-Jean-Pied-de-Port. La force du patrimoine doublée d’une faune et d’une flore en majesté.
Les chemins de Compostelle ont indéniablement la côte. « Le nombre de cheminants reçus à Compostelle augmente chaque année et a atteint les 300 000 personnes en 2017, contre 2905 en 1987 » indique le Bureau des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. En 2022 leur nombre croit encore pour atteindre 438 589.
Croyant(e)s, pénitent(e)s ou simples randonneurs-randonneuses amoureux de la faune et de la flore cheminent en se reconnectant à une nature attaquée de toutes parts. Mais encore préservée sur les sentiers et dans les bourgades. C’est ce que nous fait découvrir l’ouvrage de Georges Fermant, professeur agrégé de SVT et président de l’association A.R.B.R.E.S.
Son beau-livre de 240 pages nous balade ainsi sur le tronçon le plus fréquenté des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Celui qui relie le Puy-en-Velay à Saint-Jean-Pied-de-Port. Soit 740 km de chemins de GR (Grande Randonnée). Une balade à la fois botanique et géologique en 250 photographies, cartes, textes et encarts.
La nature en majesté à travers des clichés saisissants sur la faune et la flore
L’auteur nous plonge dans des paysages exceptionnels comme ceux de l’Aubrac et du Quercy. Chaque photo a une ambiance propre résultat d’une lumière recherchée. Le soleil ombré des sous-bois, le ciel bleu tempête au dessus de chemins sinueux perdus dans la lande, les camaïeux verts des prés et des forêts autour d’une enceinte médiévale.
Outre les paysages grand format Georges Fermant s’attache aux détails. Et c’est tout un microsme et un « middlecosme » qu’il nous dévoile comme une tentation, une invitation au voyage. Une grappe de raisin blonds dans la vallée de la Garonne ouvre le regard sur la faune et la flore.
En effet, dans chaque chapitre l’auteur saisit la vie. Des libellules du pays d’Olt, au chat forestier du Quercy en passant par les moutons, les abeilles et les oiseaux.
Surtout les oiseaux. Mésanges, sittelles, pics … On en croise des dizaines. Peut-être justement parce qu’il sont menacés comme le sont les insectes. Alors regardons les … avant l’extinction. On peut aussi les protéger. Parmi ce bestiaire ailé on retient notamment les rapaces dont Georges Fermant semble particulièrement friand.
Et puis il y a le végétal. Les désastreuses cultures de maïs du Béarn introduites en 1950 par exemple. Ces grains avides d’engrais, d’eau et de pesticides. « En seulement 20 ans, entre 1950 et 1970, le Béarn passe de 300 000 à 1,7 millions d’hectares de maïs hybride » note le botaniste. Mais il capture aussi les verts pâturages du Pays Basque, les tournesols du Gers, la campagne fleurie et les truffes du Quercy, la gentiane et le thé d’Aubrac. Sans oublier bien entendu la transhumance des vaches.
La force du patrimoine et du minéral
La faune comme la flore s’inscrivent dans la terre, la roche et le patrimoine construit par l’humain.
Les croix sont à l’honneur mais Georges Fermant s’attarde également sur les pierres volcaniques des maisons, les ponts et les églises comme sur le site roman de Conques.
Côté minéral on traverse des paysages de basalte, des dénivellés volcaniques, des gorges, des grottes. Ainsi la grotte de Pech-Merle « une évasion vers la préhistoire. Sur plus de 1 200 m et deux niveaux de galeries souterraines ».
En bref Georges Fermant alterne le sauvage et le patrimoine confirmé ou innatendu afin de mieux appâter le visiteur.
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La nature sur les chemins de Saint-Jacques
Georges Feterman