Tranoï célèbre la mode coréenne

Tranoï célèbre la mode coréenne avec également des espaces pour les créateurs portugais et français sélectionnés. Tour d’horizon avec nos focus : des sacs XXL du Sud-Africain David Tlale au street élégant du jurassien de Again en passant par la collection très arty des Brésiliens de Handred.

Pour la présentation de la sélection homme S/S 24 le salon Tranoï investit la Gaité Lyrique très récemment rénovée et autoproclamée « Fabrique de l’époque ». Incontestablement la Corée règne sur cette petite époque du printemps-été 2024 axée sur le streetwear. Du premier étage au sous sol où un corner Seoul Fashion Week rassemble des marques émergentes ou plus installées de la K-fashion.

Corean streetwear vibes

La vague s’est imposée progressivement et connait aujourd’hui un succès planétaire. Cette vague c’est la Hallyu dont Séoul est l’épicentre. La Hallyu englobe plusieurs genres de pop culture qui émergent dans les années 90. Comme la K-pop ou encore les K-dramas. Une revanche sur les années d’oppression culturelle. La Corée est en effet devenue le pays qui crée les tendances. Notamment en matière de mode et de cosmétiques.

Tranoï accueille 6 fashion stylists : Acceptance Letter Studio, Ajobyajo, Beyond Closet, BLR Bluer, Sling Stone et Ul:Kin. Sous le signe du streetwear les approches varient.

Ul:Kin s’inscrit dans un upcycling artistique et hybride.

Beyond Closet est beaucoup plus classique et preppy avec toutefois une palette de motifs singuliers ou plus classiquement manga aux tailles variables . Quant à Ajobyajo il cultive le style rebelle grunge et les références aux cultures undergrounds (voir photo principale).

BEYOND CLOSET https://beyondcloset.com/

Ul:Kin https://ulkin.co.kr/

AJOBYAJO https://ajo-studio.com/

Handred collection arty et vibratoire

Andre Namitala créateur de la marque brésilienne Handred

Le Brésil fait également une halte à Paris avec Handred, la marque d’André Namitala.

On remarque une robe longue blanche et un ensemble pantalon unisexe beige chocolaté. Sur les imprimés de lin des personnages blancs et noirs dansent une salsa hip hop en s’élevant de vagues bleues hyper stylisées vers un ciel inconnu. André Namitala décline ce modèle en nuisette, tunique, camisole chemise à choisir en tulle, organza, soie, coton.

After Silk Set et tapisserie murale de Vivian Caccuri

Handred a fait appel à Vivian Caccuri pour cette collection « Entre les ondes ». L’artiste multimédia qui travaille l’environnement sonore pour questionner l’effet de la vibration sur le corps a déjà produit des œuvres où des figures étaient plongées dans un sorte de transe. En 2022 elle a ainsi imaginé une tapisserie murale où un foisonnement de figures humaines émergent de l’eau vers le ciel, « là où un système sonore plane au milieu d’ondes graphiques d’amplitude et de longueur différentes, rappelant une catharsis ». La tapisserie a indéniablement inspirée la collection.

Le créateur brésilien présente également des pièces légères plombées de pierres et de petites tiges de métal. Toujours en collaboration avec Vivian Caccuri. Toujours cet intérêt pour le bruit. Le bruit de l’ardoise, la pyrite et la tourmaline noire, appliqués comme ornements. Le bruit du streetwear dans une party carioca.

HANDRED https://handred.com.br/

Again : street wear élégant et aquatique

Du bruit aussi chez Basile Dadaux mais celui de l’eau.

Le jurassien a déjà un joli parcours. Titulaire d’un BTS mode à Lyon et d’une licence mode à l’ISAA Paris il s’aventure chez Jean-Paul Gaultier couture comme assistant styliste avant de se sédentariser deux ans chez Hermès au PAP Femme.

En 2022 il ouvre sa boutique à Paris. Nom : Again afin de célébrer le renouveau de la vie, celle de la nature comme celle des matériaux. Le vestiaire entend combiner le côté pratique et confortable du streetwear et l’élégance de tenues plus chics. Résultat : des poches pour y fourrer tout ou rien, des ceintures et des cordelettes pour serrer et ajuster au maximum. On passe du 44 au 36, par un simple jeu de ficelles. On alterne l’oversize et le cintré. C’est facile. La base du streetwear. Avec en plus indéniablement le style.

Le vestiaire de Basile Dadaux s’inspire des rivières et des roches jurassiennes. Les couleurs sont discrètement brillantes, les tissus moirés. Les mille reflets de cette eau qui devient de plus en plus rare.

AGAIN https://again-store.com/pages/info

David Tlale : sac géant et poignées ballons

Changement de décor chez David Tlale qui a déjà présenté son travail à la la Fashion Week du Cap, à la Fashion Week de New York et à la Fashion Week de Paris. Le créateur sud-africain s’inscrit dans le courant « nouvelle silhouette masculine » et entend bousculer l’ordre établi de la mode. Et pour cela il ose les couleurs dont le orange, des tenues ultra colorées qui ressemblent à des tableaux, les dentelles, les plumes, le métal.

On remarque un incroyable sac over over size en cuir brodé aux motifs africano-cubistes avec une touche de Bastiat. Également des tuniques aux manches qui se découvrent « ballons » au niveau des poignées. Un élément de style qui côtoie notamment les corsets brodés sur des matières variées, un « classique » du créateur.

DAVID TLALE https://davidtlale.com/

Crédits photos : Tranoï, Ajobyajo, FINELIFEtv