Julien Fournié couture version résistance féminine
Julien Fournié couture version résistance féminine .Pour cette collection automne-hiver 2023/2024 le créateur se réapproprie le vestiaire militaire pour armer des Carmen guerrières qui défient la mort répandue par les Hommes.
La résistance féminine : de Carmen à la tiare aux porteuses de “boucliers”
Lors du défilé Salle Gaveau le créateur a déployé un sens certain de la mise en scène en faisant courir les mannequins dans de longues robes froufroutantes sur un air de Carmen, tournoyer les parapluies pailletés agrémentant des combinaisons métallisées, danser des paniers de fleurs dans les mains de modèles en jupes très juponnées ou robes fluides surmontées de bombers et autres vestes d’aviateurs.
Deux projecteurs suivaient les passages tantôt dans un halo noir et blanc propice aux défis et résistances affirmés tantôt dans une aura plus colorée de revendication de la féminité protectrice. Bref Julien Fournié, fidèle à lui même, a donné un show où les femmes ne jouaient pas les utilités. On se souvient notamment de la figure de la sorcière. Voici maintenant la guerrière.
Autre récurrence du couturier : le coté “premier”. Après “Première plénitude” de la collection SS 2019 et l”Éveil” de 2018 voici donc “First Shield”. Décryptage : ” Le créateur défend plus que jamais que les femmes constituent le seul véritable bouclier pour protéger l’humanité de tous les débordements de virilité qui la mettent en danger via la guerre et les violences”. Bref les femmes sont en première ligne.
Au regard des motifs de certaines broderies on pense également à un bouclier astral. Mais non ce sont en fait “les étoiles de képis de généraux, qui envahissent les robes de celles qui sauvent réellement le genre humain”.
Variations haute couture autour du vestiaire militaire
Julien Fournié s’amuse beaucoup de ce détournement de l’apparat militaire. Tout abord en surjouant les symboles. Les tenues regorgent ainsi de fourragères et épaulettes, de pampilles et de médailles, de surpoches et de harnais.
Ensuite en affirmant les couleurs. En face du kaki dansent les teintes “cabaret” : rouge, violet, bleu, vert, rose. Et noir comme cette Carmen guerrière qui défie la mort.
Enfin en ultra féminisant le vestiaire des armées. Avec notamment des smokings surbrodés, des pantalons et chemises militaires upcyclés, un manteau revisité des poilus de la Première Guerre Mondiale.
Coté coupe l’oversize côtoie le fluide tandis que les matières allient soie tissée et lurex, ou encore fil de métal, velours et satin.
On remarque le comédien Romain Brau couronné d’une tiare sur sa longue chevelure rousse dans un méga vertugadin. C’est la Carmen à la tiare pleine de défi. En regard la mariée défile comme un ange intergalactique “pour transcender tous les conflits de l’univers et rappeler à tous les humains que nous sommes tous fait de poussière d’étoiles”.
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