Art : le musée Pompidou Picasso ouvrira en 2026

Art : le musée Pompidou Picasso ouvrira en 2026 entre lac et forêt. Située à Massy, sur 30 000 m2, la future fabrique de l’art (Centre Pompidou francilien – Fabrique de l’Art – Musée national Picasso-Paris) devrait faire de l’Essonne une destination culturelle. Nature-culture plus précisément. Coût du projet dessiné par l’agence PCA-STREAM-Philippe Chiambaretta et réalisé par Vinci : 105 M€.

Il a un nom de migraine, de frénésie administrative ou plus probablement de consensus académique : Centre Pompidou francilien – Fabrique de l’Art – Musée national Picasso-Paris. Alors on le surnomme déjà le Pompicart. Une contraction de Pompidou, Picasso et art. Il est vrai que comme ça, c’est déjà plus sexy. La curiosité s’éveille. Mais que faut-il savoir ?

Un nouveau lieu entre conservation et création sur 30 000 m2

Le centre Pompidou fermera progressivement à partir de 2024 afin de réaliser des travaux de modernisation et de désamiantage. Réouverture prévue en 2030. C’est également en 2024 que débuteront les travaux du Centre Pompidou francilien – Fabrique de l’Art – Musée national Picasso-Paris à Massy. Fin du chantier en 2026. On accédera alors au Pompicart par la ligne 18 … si elle est ouverte.

Lors de la conférence de presse de présentation, Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou, a évoqué un lieu inédit ouvert à tous les publics. Inédit car hybride. À la fois pôle de conservation des œuvres – la collection du musée d’art moderne en compte 140 000- et espace de création.

Côté conservation, les équipes du pôle de recherche de Saclay devraient travailler en collaboration avec celles de Pompidou. Une mutualisation des savoirs. Les réserves seront partiellement ouvertes au public lors d’ateliers ou de découverte de l’École des réserves. L’occasion de s’initier par exemple au travail de restauration ou au métier de conservateur.

Côté création on nous promet “des expositions innovantes” dans des structures modulables éco-conçues ainsi que des concerts, projections et performances.

Et le musée Picasso dans tout ça ? Il partagera ses 10 000 œuvres, s’inscrira dans la démarche de synergie des savoirs et de l’inévitable programmation inclusive. “Nous nous implantons dans une zone artistique dynamique” a également déclaré Cécile Debray, directrice du musée national Picasso-Paris, lors de la conférence de presse.

Le Centre Pompidou francilien – Fabrique l’Art – Musée national Picasso-Paris en chiffres

Sur les 30 000 m2, près de 25 000 seront dédiés au Centre Pompidou et 2 100 au Musée national Picasso. Les espaces culturels et d’accueil ainsi les terrasses occuperont à part égale 6 000 m2.

Le budget de 105 M€ sera financé par les loyers des réserves, la contribution du ministère de la Culture, des collectivités territoriales (42 M€), de la ville de Massy et de la Communauté d’agglomération ainsi que de l’Université Paris-Saclay.

Architecture “durable” et inspirée par l’ADN du Centre Pompidou

Le cabinet PCA-STREAM a remporté l’appel d’offre. Un projet qui fait la part belle à l’environnement et à l’ADN du Centre Pompidou “canal historique”.

“J’ai pris le parti de ne couper aucun arbre et nous avons effectué une étude racinaire afin de ne rien endommager” explique Philippe Chiambaretta. Résultat : le cabinet d’architectes a reculé le bâtiment de plusieurs mètres par rapport aux projet initial. Située entre lac et forêt la structure comprend 2 000 m2 de panneaux photovoltaïques et des parties entièrement végétalisées.

Sur trois étages et 30 000 m2, la Fabrique de l’art, est composée côte face d’une façade “attractive” faite notamment de coursives en bois qui rappellent l’escalier l’ADN de Pompidou ainsi que de terrasses qui renvoient au belvédère, au roof top du musée parisien. “Comme le Centre Pompidou s’ouvre à la ville par sa Piazza, le Centre Pompidou Francilien se déploie en direction du parc de la Blanchette et de son lac par une promenade arborée”.

À l’arrière, une sorte de coffre monolithe destiné à protéger de manière optimale les œuvres d’art des collections. “Le béton s’oppose au bois du patio avant qui donne sur le lac” précise Philippe Chiambaretta.

Naissance d’une destination Essonne ?

Parmi les 9 sites en lice, Massy a remporté le marché.

Tout d’abord grâce à une synergie art-science. “La fabrique de l’art travaille sur l’idée de création” précise Valérie Pécresse qui ne peut imaginer l’avenir de la science sans y inscrire l’art et réciproquement. Saclay, qui concentre 1/4 de la recherche française, est donc, pour l’élue, un lieu privilégié.

Ensuite par la revendication d’une sorte de justice culturelle. Nicolas Samsoen parle de “Banlieue Pride”, d’une banlieue qui “sort du placard“. Et là feu sur les clichés. Le maire de Massy assure qu’en périphérie on peut accueillir des équipements culturels pour les grands ensembles comme pour les zones pavillonnaires. “Il y a de grands musées en région. Le Louvre-Sens ou encore Pompidou-Metz mais aucun en banlieue” rappelle Valérie Pécresse qui semble oublier le Mac Val. La présidente de la région Île-de-France s’enthousiasme, parle de “moment historique“, de “choix engagé” et dénonce sans surprise la surdotation de Paris “On dépense 350€ par habitant et par an pour la culture à Paris et seulement 10€ par habitant et par an en Essonne”.

Enfin, par la volonté de faire de l’Essonne une destination à travers le maillage culturel, scientifique et les espaces naturels. Grégoire de Lasteyrie, président président de la Communauté d’agglomération Paris-Saclay ressent à la fois “un vertige et une fierté face à la reconnaissance de Saclay”. Massy dispose il est vrai du seul opéra de banlieue avec son orchestre en résidence, d’un Festival de cirque, d’une scène dédiée aux musiques actuelles Paul-B. L’art contemporain se déploie au Domaine de Chamarande, château au cœur du plus grand jardin public de l’Essonne. Et le théâtre se joue à Longjumeau la scène la plus vaste de la grande couronne.

Le projet destination Essonne compte sur 100 000 visiteurs / an. Une alternative à Versailles ? Pas sûr mais un complément pour les curieux attirés par un tourisme culturel et durable peut-être.

INFOS

Centre Pompidou https://www.centrepompidou.fr/fr/

Musée national Picasso-Paris https://www.museepicassoparis.fr/fr

PCA-STREAM https://pca-stream.com/fr/

Crédits photos PCA-STREAM

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