Hondo le livre western de Louis L’amour
Hondo le livre western de Louis L’amour. Une histoire d’amour dans l’Arizona de la fin du XIXe siècle menacée par une reprise de la guerre entre Apaches et armée yankee. Un récit porté par des personnages forts qui incarnent les valeurs américaines et célèbrent la nature sans l’idéaliser.
Hondo est la dernière parution de la série L’ouest, le vrai initiée par le réalisateur Bertrand Tarvernier, grand fan de westerns. Son auteur, Louis L’Amour (1908-1988), s’inscrit au top de la littérature du genre. Plus de 100 titres à son actif selon les éditions Actes-Sud. Hondo est son roman la plus célèbre. Le livre western !
Un drôle d’histoire en fait. Dans la postface Hubert Prolongeau explique que le roman part d’un nouvelle scénarisé par James Edward Grant à la demande de John Wayne, scénario lui-même remodelé par Louis L’Amour. Le film Hondo de John Farrow sort en 1953 le même jour que le roman.
Hondo Lane est un tueur et un éclaireur de l’armée américaine qui a vécu parmi les Apaches. Il a appris leurs savoirs, leurs coutumes et épousé une Indienne. Dans un petit ranch menacé par la guerre entre Indiens et soldats de l’Union, il rencontre Angie Lowe, dont il tombe amoureux, et son fils Jimmy âgé de 6 ans. Entre les deux, Vittorio, un chef Apache qui adoube Jimmy et le protège. L’action se situe en 1880 en Arizona. Le gouvernement américain a failli à sa parole, bafoué les accords. Les tribus sont sur le pied de guerre et attaquent colons et soldats. Au programme : de belles scènes d’assaut et de pillages. Les chariots se mettent en rond comme il se doit, les braves meurent comme les recrues et les pionniers. Les ranchs fument parfaitement après les attaques des Indiens en colère.
Personnages ambigus
Les personnages sont a priori taillés à la serpe. Voilà Hondo, un homme un vrai avec de larges épaules et un visage buriné. On sent la testostérone. De son côté la blonde Angie est sublime. Le chef Vittorio respire la ruse et la sagesse. Toutefois au fil du récit on sent les failles de l’éclaireur. De même Angie, qui sait aussi bien préparer le beurre que tirer à la winchester et revendiquer ses choix, apprivoise son attirance envers Hondo. Le chef Vittorio est loin de l’indien cruel et perfide même si l’auteur ne manque pas de décrire la valse des scalps et les tortures aux fourmis rouges.
Famille et nouvelle frontière
Les protagonistes, dont les caractères s’affinent, véhiculent néanmoins les valeurs américaines traditionnelles : famille et nouvelle frontière.
Hondo Lane assène qu « une femme ne peut pas vivre sans mari ». Même s’il convient que sa vérité est également vraie pour les hommes. Dans l’Ouest il faut faire famille plus encore qu’ailleurs pour survivre voire prospérer. Enfin un peu dans le cas les petits colons aux récoltes aléatoires. Le mariage, la famille, la transmission des ranchs figurent parmi les grandes valeurs de l’Amérique des pionniers. Mais pas que. Car Vittorio, le chef apache, veut également marier Angie. Et pour les mêmes raisons que Hondo. Une femme ne peut pas rester sans homme. Pas très féministe. Quant à Angie, elle est déchirée entre la fidélité à un homme disparu et son attirance pour Hondo. Louis L’Amour décrit très bien ce désir interdit, ce trouble qui gonfle. Il fait chaud dans le désert !
Autre crédo : la frontière. Aller toujours plus loin, en l’occurrence toujours plus à l’Ouest. Jamais cette expansionnisme n’est questionné dans le roman.
Une nature respectée mais pas idéalisée
Angie regarde les ombres du canyon, la source, le bois de son petit domaine qu’elle défend en véritable pionnière. Hondo connait les plantes, les animaux. Son côté ex mari de squaw. Il initie Jimmy. Lui apprend notamment à reconnaitre les traces d’un écureuil, d’un blaireau, d’un cheval, d’un homme. Mais aussi les plantes qui permettent de survivre dans le désert. Rien n’est de trop n’est prélevé. Ses méthodes d’éducation sont parfois radicales. Pour lui apprendre à nager il jette ainsi l’enfant à l’eau. Il s’aventure loin et tue devant lui pour se défendre. Ensuite pas vraiment de brieffing. Tu seras un homme, un vrai, mon fils !
La nature est rude dans les contrées désertiques. Les humains n’ont qu’un choix : la sobriété. Hondo se contente de bœuf séché et d’eau. Quand il est en cavale. Sinon il chasse à l’indienne. Tous sont à la merci des éléments : orages et sécheresses.
Hondo se lit vite et parfois en sursautant. Une belle photographie toutefois des guerres indiennes, de la vie des pionniers et du monde interlope qui peuple cet Ouest mythique.
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