Livre Venise déserte un voyage en photos
Livre Venise déserte un voyage en photos . Danielle et Luc Carton immortalisent la Sérénissime abandonnée par le tourisme de masse durant l’épidémie de Covid19.
Que faisiez-vous pendant le confinement dû au Covid 19 ? Pas de voyage évidemment. Peut-être une promenade dans un parc très fréquenté ou dans un bois à la campagne. Danielle et Luc Carton, eux, photographiaient Venise. Une Sérénissime déserte ou presque. Plus le moindre navire de croisière géant, plus aucun touriste pressé. Mais plus non plus de vie quotidienne, les Vénitiens étant, eux aussi, confinés. Alors vint le temps du calme. Le temps et l’espace pour une expérience unique.
« Ce vide, cette situation exceptionnelle en rupture totale avec ses expériences passées, nous a fait connaître des instants exceptionnels, de paix et de silence, où la beauté révélée saisie l’être tout entier. Des instants privilégiés de bonheur ou l’impossible et l’inimaginable deviennent réalité : voir et avoir Venise seulement pour soi, comme dans nos rêves les plus fous. Venise telle qu’on n’aurait jamais osé l’imaginer ».
Danielle et Luc Carton, Venise déserte p.5
Le couple entreprend donc une exploration urbaine dans une ville abandonnée. Temporairement. De l’urbex transitoire. Résultat : un beau livre comprenant six chapitres. Chacun consacré à un quartier de la ville : Cannaregio, Santa Croce, San Polo, Dorsoduro, Castello et San Marco. L’ouvrage est uniquement composé de photos. Mais des photos sans humain, des photos avec seulement les œuvres des hommes et la nature domestiquée des canaux.
San Marco la présence du vide
Venise déserte s’ouvre sur San Marco, le plus célèbre des quartiers de Venise. On y voit Luc Carton de dos derrière un objectif « capturer » la Place Saint-Marc (Piazza San Marco). Elle mesure 180 mètres de long et 70 mètres de large. En regard le photographe semble minuscule. Seule sa casquette rouge attire l’attention. Sur les clichés les alentours de Basilique Saint-Marc sont vides, le Palais des Doges désert comme l’est le Campanile. Danielle et Luc Carton s’aventurent alors sur le ponte della paglia qui fait le lien entre les sestieres de Castello et de San Marco et explorent les rio et les canaux. Le vide toujours. Les gondoles sont immobiles. Comme d’ailleurs les chaises empilées devant les cafés ou encore les magasins aux devantures qui dorment. Seules les couleurs pétillent. Le bleu des gondoles, du ciel. Les ocres du Campanile, les roses des lampadaires, le vert parfois de la lagune.
Au fil des quartiers Danielle et Luc Carton alternent les points de vues, les angles et les perspectives. Parfois les touffes d’arbres emplissent presque le cadre, parfois la mer semble infinie. Souvent les maisons aux couleurs bariolées se reflètent dans l’eau. La couleur, comme l’architecture, est omniprésente.
Un livre à contempler, une incitation à la méditation.
INFOS
Venise déserte
Danielle et Luc Carton
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