Art urbain We are here au Petit Palais

Art urbain We are here au Petit Palais. L’exposition accueille de grandes figures du street art comme D*Face, Shepard Fairey, Conor Harrington, Invader, Swoon … Une soixante au total éparpillés dans les collections et réunis dans le Salon pour un festival de 200 œuvres.

C’est une première. Le Petit Palais ouvre ses galeries historiques à une soixantaine de street artists réunis dans l’exposition We are Here. En guise d’accueil, la bombe aérosol XXL aux oreilles ailes de D*Face.

Femme à l’arc X D*Face

Les facétieuses créations de l’artiste anglais se posent sur la Femme à l’arc de Jules Desbois ou encore sur une bacchante lascive. Les chefs-d’œuvre de la galerie des sculptures prennent alors des airs de comics, l’une des sources d’inspiration du créateur. Plus loin sur une commande Louis XV, une tête d’Élisabeth II à l’irrévérence douce. Dans Dog save the Queen, la Queen star tire en effet la langue comme Einstein et porte les fameuses oreilles ailes.

Dog save the Queen – D*Face

We are Here renvoie à un « slogan affiché dans divers contextes historiques et contemporains, tels que les luttes pour les droits civiques » selon les organisateurs. D’une part Annick Lemoine, directrice du Petit Palais et d’autre part Medhi Ben Cheikh, directeur de la galerie Itinérance. We are Here, toujours selon les organisateurs, évoque à la fois la puissance de revendication du street art, sa légitimité et sa visibilité.

Des grands formats incisifs

Liberté Égalité Fraternité – Shepard Fairey (OBEY)
Down with the King – Conor Harrington

Revendication certes avec une Marianne « Liberté, Égalité, Fraternité » qui pleure une larme rouge. Du sang. Shepard Fairey l’a ajouté après la vandalisation de sa fresque dans le 13e arrondissement de Paris. Revendication encore, avec Down with the King, un roi sur un trône en gâteau fondant. Ridicule et dépassé. L’auteur, Conor Harrington, se réfère à « l’insensibilité de la monarchie envers les classes défavorisées ».

Encomendacion – INTI

Visibilité avec le sublime Encomedacion, du muraliste chilien INTI dans la Galerie des grands formats. Sa madone aux crânes dialogue avec L’Ascension de Gustave Doré. « C’est notamment pour cela que j’ai accepté » précise le street artist. Et voir son œuvre au Petit Palais lui procure quel sentiment ? « Je suis content évidemment mais c’est Le Petit Palais, pas le Grand » glisse-t-il en souriant. Encomedacion est une œuvre très visible. Par son format qui s’insère dans l’architecture et par son message. Rappeler les conditions de diffusion de la peinture coloniale. Les artistes étaient souvent indigents et exécutaient des images qui confortaient l’orthodoxie de la couronne. INTI cite ainsi une Notre-Dame-de-la Solitude commandé en 1583 à un peintre de Cuzco.

Visibilité encore avec Thalassa de Swoon également dans la Galerie des grands formats. Présentée comme la première femme à être reconnue dans l’univers très masculin du street art, Callie s’est fait un nom avec les collages de portraits XXL à figure humaine qu’elle affichait dans les rues de Brooklyn à l’aube des années 2 000. Avec Thalassa, l’artiste réagit à la marée noire causée par l’explosion de la plate forme pétrolière Deep Horizon en 2010 dans le golfe du Mexique.

Visibilité toujours avec La divinité féminine en or de Hush. L’artiste britannique, orfèvre en graffiti, collage et techniques mixtes, livre ici une peinture avec notamment des détails de feuille d’or de 22 carats appliqués à la main.

Le Salon des refusés version street art

OBEY au milieu des street artists et de près de 200 œuvres

Petit Palais rime avec histoire de la peinture. C’est donc avec un clin d’œil à une histoire, celle des salons des recalés de l’académisme que l’exposition s’achève. « Le Salon des Refusés ou le Salon d’Automne, sont à l’origine de nombreuses révolutions artistiques au tournant des XIXe et XXe siècles. Dans cet esprit, les œuvres réunies dans cette salle ont été créées par des artistes majeurs qui ont écrit et continuent d’écrire l’histoire du mouvement Street art » déclarent les organisateurs.

Au total près de 200 créations investissent les murs de la salle Concorde du Petit Palais. Des centaines de « déjeuners sur l’herbe » qui débordent du jardin pour investir les plâtres éclectiques du Palais des Beaux-Arts de la ville de Paris. Anne Hidalgo, en visite, semblait apprécier le menu.

INFOS

We are Here

Une exploration d’art urbain au Petit Palais

Du 12 juin 2024 au 17 novembre 2024

Accès libre

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