Roman la fabrique du prince charmant d’Ovidie

Roman la fabrique du prince charmant d’Ovidie. Le phénomène culturel de l’après-guerre met ses photos et ses bulles au service d’un féminisme qui pique les zygomatiques.

So vintage le roman-photo avec ses clichés très très clichés. Notamment et toujours celui du Prince Charmant. Oui le super beau, celui des contes de fées mais sans cheval blanc et sans super méchantes. Ou alors bien édulcorées, juste ce qu’il faut pour un feel good. Un super Ken donc sans Barbie-Sandrine Rousseau.

Ovidie et Sophie-Marie Larrouy déconstruisent le prince charmant et son petit monde « hétéro-patriarcal » dans leur roman-photo La fabrique du prince charmant – la plus grande arnaque depuis le jacuzzi. Pas cool d’emblée pour le jacuzzi.

Alors d’abord la présentation des déconstructivistes du jacuzzi et du charming prince. Ovidie est plein de choses. Réalisatrice, scénariste, comédienne et écrivaine. Plus de 30 livres au compteur. Ça en impose. Sophie-Marie Larrouy n’est pas en reste. Également comédienne et écrivaine (BD) mais aussi humoriste.

En couverture un brun ténébreux au brushing impeccable et au regard pénétré. Le chemise est ouverte et le chandail repose tranquillou sur les épaules. Vintage on répète.

Le livre est en fait une succession de micro histoires avec Jean-Michel (le prince charmant) et ses potos. Chacune pointe un cliché sur les femmes en mêlant photos vintages et langage post #metoo Décalé bien sûr mais surtout drôle. Et bien piquant !

Du cookie man à l’incel

Les autrices passe en revue les gros stéréotypes qui perdurent comme les stratégies des masculinistes dépassés et revanchards ou encore les attentes d’un cookie man. Le début donne le ton. Jean-Michel en vestes à franges date avec 5 heures de late, trouve son rencart en pleine tise au rhum à crêpes et lance le fameux « c’est si vulgaire une femme qui boit ».

Le roman aborde la charge mentale, la non mixité ou encore la PMA (mal) vues par Jean-Michel déconstruit. Il réserve aussi une place de choix aux relations toxiques.

Au final La fabrique du prince charmant amuse autant qu’elle navre. Car oui il reste du taf ! De gros progrès encore à faire en matière de relations entre les hommes et les femmes. Un rien d’inquiétude aussi en regardant la multiplication des comptes « vrais hommes » sur les réseaux.

INFOS

La fabrique du prince charmant : Plus grande arnaque depuis l’invention du jacuzzi

Éditions du Seuil

Related article Roman la fabrique du prince charmant d’Ovidie

Dolorès ou le ventre des chiens polar féministe