JOParis2024 la Jamaïque entre gastronomie et musique
JOParis2024 la Jamaïque entre gastronomie et musique. La Jamaica house propose des DJ sets, des dégustations de plats typiques et un aperçu de la destination sur des écrans géants.
À l’occasion des Olympiades parisiennes, les pays participants investissent les abords des grands sites pour faire découvrir leurs athlètes, leur culture et leurs spots touristiques. La Jamaïque s’installe ainsi à l’espace de la Cokerie tout près du Stade de France.
La Jamaica house se veut un lieu hybride mêlant cuisine et musique. C’est aussi un point de rencontre pour les supporters, les sportifs et les officiels.
La Jamaïque : l’athlétisme à l’honneur
Le Jamaïque a envoyé 64 athlètes et une délégation de 58 membres aux JO de Paris 2024. Parmi les sportifs, la sprinteuse Shelly-Ann Fraser-Pryce (37 ans – 2 médailles d’or) qui va mettre fin à sa carrière après les Olympiades. Shelly-Ann Fraser-Pryce est une star mais la légende s’appelle Usain Bolt, l’athlète le plus titré avec 8 médailles d’or en athlétisme. Place donc à la relève. On regarde alors vers le stade national de Kingston. Chaque année, en mars, les championnats d’athlétisme inter secondaires d’athlétisme, les « Champs », s’y déroulent. C’est notamment là que les jeunes talents sont repérés par les recruteurs.
Le pays participe aux JO depuis 1948. Ceux de Londres, en 2012, ont été les plus fastes puisque la Jamaïque y a remporté 12 médailles (4 en or, 5 en argent et 3 en bronze).
Gastronomie jerk, patty, chocolat et rhum
La Jamaica House offre aussi un aperçu de la cuisine de l’île. « Notre gastronomie reflète notre héritage et ce que nous sommes aujourd’hui » explique Gregory Shervington, directeur régional Europe Continentale. Elle est en effet riche des apports culinaires de multiples migrations (chinoise, indienne, arabe) qui s’ajoutent aux plats des premiers habitants, les indiens Taïnos. Les colonisations espagnole et britannique ont également laissé leurs empreintes gustatives tandis que les esclaves d’Afrique de l’Ouest ont apporté leurs propres traditions.
« Le jerk, une marinade de viande aux épices cuite très lentement au feu de bois, est emblématique de la cuisine jamaïcaine » souligne Gregory Shervington. Les Marrons, les esclaves africains en fuite, seraient, pour certains, à l’origine de cette cuisine qu’ils pratiquaient dans les fosses. Mais pour d’autres, les Taïnos qui fumaient déjà leur poisson au feu de bois, sont les inventeurs du jerk. La vérité est peut-être dans le mélange des techniques.
La Jamaica House propose d’autres spécialités. En premier lieu le patty « un chausson fourré à la viande et aux légumes » ajoute Gregory Shervington. « Les puddings font également partie de l’offre gastronomique de l’île. En version patate douce ou encore noix de coco ». Citons aussi les currys et les célèbres Ackee and Salt Fish. Le Aki (ackee), fruit national, est cuisiné avec de la morue salé et des épices. Les épices sont reines comme la bière et le rhum. Enfin le gâteau noir aux fruits confits accompagne les festivités de Noël avec le Sorrel wine – une boisson alcoolisée de couleur rouge hibiscus, légèrement épicée-.
Destination sable blanc et « héritage »
Quand on évoque le tourisme en Jamaïque on pense évidemment aux plages de sable blanc, aux resorts internationaux, aux activités outdoor. C’est l’image que renvoient les écrans de la Jamaica House. Mais pas seulement. Gregory Shervington évoque aussi la culture traditionnelle des Marrons jamaïcains avec les Charles Town Maroons à Portland, l’une des quatre villes officielles des Marrons jamaïcains.
Le village indigène de Rastafari s’inscrit également dans la veine « héritage ». Il est situé juste à l’extérieur de Montego Bay et propose une découverte du mode de vie des Rastafari.
Enfin il y a le Bob Marley héritage. Le musée dédié au reggae man culte ouvre en 1986 et est reconnu Héritage national en 2011. La maison de Camden (Londres) a été déclarée site du patrimoine en 2006.
« Le slow tourisme est un segment émergent » poursuit Gregory Shervington. Le directeur insiste sur certains endroits comme Treasure beach une succession de baies sur la côte sud de la Jamaïque. « La vie sauvage y est préservée et des coopératives soutiennent économie locale « .
Fashion de Dior aux jeunes talents de la diaspora
La Jamaica House propose également un regard sur sa mode.
En 2004, John Galliano dessine une Rasta collection pour Dior. Au menu : imprimés verts, jaunes, rouges, noirs, bonnets Bob Marley, ou encore sacs et chaussure croisant les monogrammes de la Maison et les couleurs du mouvement rasta. Mais la mode jamaïcaine a ses propres marques et créateurs. La diaspora explore et se réapproprie l’histoire culturelle de l’ile. Les plus célèbres sont Martine Rose pionnière de la mode masculine britannico-jamaïcaine ou encore Stanley Raffington qui travaille notamment la spiritualité des couleurs. Côté talents émergents, Rachel Scott de Diotima, par exemple, se distingue par ses pièces uniques au crochet créées en collaboration avec des artisans de la Jamaïque.
La Jamaica House présente le travail de la maison Neahlis de Kingston. Pour la styliste et hair designer Lisa McIntosh « la mode est une manière de s’affirmer, de dire oui à ses passions « . Les pièces de l’ancienne étudiante en mode et marketing de l’université de Boston sont indéniablement colorées. Des fleurs cousues sur des robes d’un bleu profond évoquent sans doute la flore jamaïcaine.
Culture : musique, danse et arts plastiques
La Jamaïque est célèbre pour sa musique, ses sound systems et sa Dance halle, à la fois danse et musique populaire variante du reggae. Depuis les années 90, la dance halle a connu trois périodes. La dernière, la New School, fait appel à steps variés et exigeants. On compterait aussi une trentaine de danses traditionnelles inspirées par l’Afrique, l’Europe et la créolité.
Mais la Jamaïque a également développé un courant d’arts plastiques et de street art. La peintre et sculptrice Edna Manley était une figure pionnière. Elle s’attachait aux scènes de genre, aux portraits, aux thématiques locales. Le courant intuitif, lui, est incarné par John Dunkley. L’art a ses instituions. La Jamaican School of art ouvre ainsi en 1950 et depuis 2014 l’Île organise sa Biennale. D’une manière générale les différents courants se mêlent pour offrent un vaste panorama de propositions. Les artistes explorent notamment les thèmes des migrations et du colonialisme.
La Jamaica house accueille Alexis Stephens aka BUST THE DRIP. Le Franco-Jamaïcain a fait deux ans de prépa pour intégrer les Beaux-Arts. Recalé, il s’investit alors plus profondément dans le hip hop et devient professeur de danse. Depuis 2013 il se consacre aux arts visuels. « On m’appelle dans les festivals pour faire les murs. Je m’inspire du classicisme, de l’expressionnisme, de l’académisme comme du hip hop ». L’artiste travaille l’acrylique sur toile et papier. Il s’intéresse au mouvement et aux vibrations de la musique qu’il intègre à ses œuvres. BUST a récemment réalisé un triptyque exposé au Pavillon Ledoyen pendant les JO de Paris 2024.
INFOS
Jamaica House : du 3 au 8 août, de 12 h à 22 h, à l’Espace de la Cokerie, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Programme des activités sur Visit Jamaica
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