David Hockney en roman graphique
David Hockney en roman graphique. Une Bio Graphique de l’enfant de Bradford, de la Californie et de la Normandie. Un artiste dandy qui s’inspire des grand maitres comme des dernières technologies avec un penchant pour l’IPAD. L’ouvrage de Simon Elliott est une chronique épicée de la vie et de l’œuvre d’un artiste qui regarde.
David Hockney, 87 ans et une inspiration intacte, est sans doute le peintre vivant le plus cher. En 2018 Portrait of an artist avait été adjugé pour la somme record de 90,3 M$ chez Christie’s New-York. La fondation Louis Vuitton lui consacre aujourd’hui une exposition rassemblant 400 œuvres couvrant les 25 dernières années. Avec beaucoup de grands formats aux couleurs aussi délirantes que ses tenues. Le peintre des piscines californiennes (A Bigger Splash 1972) et des printemps éternels a aussi son roman. Graphique bien entendu.
Le BD s’ouvre justement sur la vente aux enchères new-yorkaise tandis que la couverture montre le dandy britannique de dos, des pinceaux plein les mains, poser des couleurs que l’on n’attend pas sur un chemin de troncs. C’est l’extraordinaire Winter Timber (2009) présenté en film à la fondation Louis Vuitton.
Une Bio Graphique chronologique et épicée d’un artiste qui regarde
La Bio Graphique suit un ordre chronologique. Le petit David (1937-) grandit au sein d’une fratrie de 5 enfants, auprès d’une mère végétarienne et d’un père pacifiste. Bradford est grise et la maison sombre. Kenneth, le père, dessine des soleils sur des planches de bois pour l’illuminer. Peut-être en héritage, David Hockney peint des couchers de soleil toute sa vie. Autre source de lumièreS : le cinéma. La famille s’y rend en effet chaque semaine. Simon Elliott avance alors que David Hockney est l’enfant de Bradford et d’Hollywood.
Suivent les années d’études à la Royal Academy of Arts où David Hockney se distingue par ses dissidences et son talent. Il y montre aussi sa connaissance de l’anatomie avec un squelette très remarqué. Plus tard cet art de l’anatomie éclate notamment avec des corps parfois nus dans des piscines californiennes. Hockney est un peintre du désir gay.
Perspectives multiples et nature en érection
Le roman Graphique s’attache ensuite à la vie d’un artiste a succès avec notamment une rétrospective à 32 ans seulement mais aussi à la rupture difficile avec le modèle et artiste Peter Schlesinger. Il explore les nouvelles voies suivies par Hockney : film, décors d’opéra ou encore techniques de pâte à papier. Et bien sûr le photo-collage (Pearblossom Highway 1986) et l’inspiration asiatique pour ouvrir et multiplier les perspectives. Hockney peint aussi les murs de sa maison de Montcalm (Californie).
« Elle devient une œuvre de Matisse –des murs jaunes, rouges et verts brillants, et des balustrade bleu de Prusse. La maison est une véritable ode aux couleurs. David fait vider la piscine. Il la décore de lignes foncées et ondulées pour la faire danser » (p 134-135).
Le peinte est un explorateur de la couleur et des techniques du fax à l’IPAD en passant par les lunettes et les miroirs des Anciens. Il est aussi celui qui regarde passer les saisons, dans la Yorkshire et en Normandie, inspiré par la tapisserie de Bayeux et par Monet. Notamment au printemps quand tout explore dans une nature « en érection ».
« Do remember they can’t cancel the spring
Simon Elliott, illustrateur et passionné d’art contemporain, se frotte à Hockney avec des couleurs acidulés, des cadres qui se jouent des perspectives, des approches en collages, en clichés, des reprises et des interprétations de tableaux. Il y a du Matisse évidemment, du Picasso, des cigarettes, des amours et des morts. De l’hédonisme bleu piscine et un ruban rouge sida. Des dentiers et des chiens, des soleils, des canyons et des voitures. Des partitions d’opéra en lacet de route. Et surtout un optimisme et une célébration du maintenant que résume la formule « Do remember they can’t cancel the spring ».
INFOS
Hockney la Bio Graphique
Simon Elliott
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