Osvaldo Gonzālez expo scotchante à la Galleria Continua
Osvaldo Gonzālez expo scotchante à la Galleria Continua. L’artiste visuel argentin présente Descendencia une série d’œuvres intimes faites de ruban adhésif qui créent des clairs obscurs oniriques et immersifs.
Né en 1982 à Camagüey (Cuba), Osvaldo Gonzalez décroche son diplôme de l’Institut supérieur d’art de La Havane en 2006. Ses recherches artistiques se concentrent sur l’espace. Mais l’artiste sublime aussi des matériaux plus improbables comme le ruban adhésif qui devient sa peinture. La Galleria Continua expose deux séries. La célèbre « Amber » aux mordorés poétiques, l’autre Jade aux verts qui mêlent paysages et architecture. Le jeu avec la lumière est parfaitement maitrisé et fait surgir une autre dimension, l’intime.
La lumière et l’intime
Osvaldo Gonzalez a deux filles : Amber et Jade. C’est à la naissance d’Amber, en 2016, que l’artiste commence à s’intéresser à cette résine fossile qui emprisonne le temps en conservant insectes et végétaux. Ambre c’est une couleur et une mémoire, celle de la famille. La résine conserve des moments de vie domestique autant que sa lumière les capture. Chaque moment est un souvenir capté par la lumière. Le verbe pictural colle alors avec les noms de l’intime et l’œuvre de onze pièces fait figure de journal personnel.
La série Jade renvoie aussi à un prénom. Celui de la deuxième fille de l’artiste. Mais elle évoque également le vert du printemps à Madrid. Le printemps de Jade. Toujours ce jeu entre l’intérieur (ici l’intime) et l’extérieur. Les cinq œuvres célèbrent « la renaissance, la rédemption, l’éveil et la confiance : des concepts qui ont marqué son parcours et celui de sa famille ».
Entre les deux séries, un flux. Temporel et spatial aussi. Des panneaux de ruban adhésif toujours qui incarnent ce passage du temps, des âges des enfants. Et ici, un ancrage éphémère dans les murs de la galerie. « On peut vivre l’expérience du temps qui passe car la lumière est évidemment différente en fonction des heures. À 15 heures par exemple, on marche sur les reflets au sol » commente la Galleria Continua.
Une technique au service des émotions
Depuis 2011, Osvaldo Gonzalez utilise le ruban adhésif comme peinture et le plexiglas comme toile. Il superpose avec une infinie patience des couches de scotch sur un panneau rétroéclairé.
Le résultat est toujours stupéfiant de profondeur. Les clairs-obscurs dessinent ou révèlent des paysages intérieurs. La lumière sculpte les émotions. L’architecture devient un sujet, une fascination. Osvaldo Gonzalez aime construire et déconstruire les maisons et les espaces Murs, fenêtres, escaliers, végétaux captent et éclairent des moments. Comme les montagnes en arrière plan de ce centre japonais qui accueillait des patients pendant la pandémie de Covid19. Mais le paysage -mer, arbres …- et l’architecture renvoient aussi à Madrid, Capri, Cuba, où résident l’artiste et sa famille.
Onirique, enveloppante, immersive, cette exposition montre l’ampleur des talents d’Osvaldo Gonzalez.
INFOS
Osvaldo Gonzalez – Descendencia
28/03/2025 – 28/05/2025
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