Beau livre Patrimoine abandonné

Beau livre Patrimoine abandonné est l’aboutissement d’une quête urbex de dix ans. Celle du photographe Roman Robroek qui aime les lieux fantomatiques et les objets délaissés notamment les pianos.

Le patrimoine a la côte. Il a ses défenseurs, ses émissions, sa fondation et même son loto. Quand on évoque le patrimoine on pense église, château, lavoir. Mais le terme est bien plus large. Il comprend le matériel, l’immatériel, le culturel (dont les paysages), le religieux, le profane… L’UNESCO recense 7 types de patrimoine.

Les notes de l’absence

Roman Robroek se focalise sur l’architecture urbaine. Sur son livre, une photo de couverture choc. Une carcasse de piano d’où s’échappe un nuage de poussière dans une vaste pièce délabrée. Plus loin, en plan plus serré, un autre piano mort dont les touches dialoguent avec les marches d’un escalier. Joli jeu sur les silences et la musique des lieux désertés par l’homme. « Au cours des 10 dernières années j’ai photographié une centaine de pianos abandonnés. Impossible de le nier, il me plaisent énormément. À côté des églises et des hôpitaux, ce sont mes sujets de prédilection » reconnait l’auteur… Les photos d’escaliers sont également très impactantes. La plupart du temps en spirale, ils évoquent une sorte d’œil qui renvoient les flamboiement du passé ou les souvenirs d’activités scolaires ou hospitalières.

Le photographe néerlandais explore des lieux fantomatiques à la recherche de réponses. Quelle est l’histoire de ces bâtiments ? Qui les occupaient ? À quoi servaient les objets délaissés ? Patrimoine abandonné est le résultat de cette quête urbex en France, Allemagne, Italie, Bulgarie, Roumanie ou encore Géorgie …

Lieux et objets un monde de reflets

Roman Robroek livre des photos saisissantes. Dans un hôtel allemand, un tapis de fougère vert sombre joue avec les pieds d’une table et d’un fauteuil défoncé ainsi qu’avec la lumière qui perce la pénombre égayée par deux morceaux de tissus orange. La nature en reconquête a composé un tableau. Plus loin, en Italie, dans un atelier d’artiste on croit voir un fantôme sortir d’une fenêtre pour regarder une toile. Toujours en Italie, une trottinette hante le couloir d’un ancien asile psychiatrique. Et toujours improbable, l’ancienne carrière de marbre transformé en « bassin aux reflets sublimes ». C’est bien un monde de reflets que saisit Roman Robroek.

Mais les clichés les plus spectaculaires restent le chemin de fer abandonné en Abkhazie, la centrale électrique de Kelenföld à Budapest et son vitrail Art déco ou encore la citadelle d’Alexandrie.

Infos

Patrimoine abandonné Roman Robroek 35E Éditions Jonglez

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