Mimosa Echard remporte le prix Marcel Duchamp 2022

Mimosa Echard remporte le prix Marcel Duchamp 2022 . La lauréate se distingue par un travail dont l’originalité réside dans une recherche transmédias qui aspire et recrache dans un chaos psychédélique l’époque et ses enjeux.

Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2010, Mimosa Echard n’est évidemment pas une inconnue. La plus jeune des lauréat(e)s du 22e prix Marcel Duchamp affiche un palmarès de choix. La Cévenoise (Alès) de 36 ans aligne en effet les interventions dans des musées internationaux et des lieux prestigieux. Citons notamment le Palais de Tokyo, Paris (2022) ; la Collection Lambert, Avignon (2021-2020) ; le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, (2020) ou encore l’Australian Centre for Contemporary Art, Melbourne (2020).

Ses oeuvres figurent aussi dans les collections du MAC VAL ou du CNAP — Centre national des arts plastiques, Paris. On les trouve dans les fondations : Louis Vuitton, Paris, Lafayette anticipations, Paris ou encore Sadami Art Foundation, Dhaka et Ettore Fico Foundation, Turin. Mimosa Echard a par ailleurs été retenue dans la sélection du prix Meurice 2015. Mais avec le prix Marcel Duchamp, la plasticienne décroche l’une des plus prestigieuse distinctions en matière d’art contemporain.

Le prix Marcel Duchamp 2022 sacre un art qui happe et recrache le Zeitgeist

La liste des artistes qui s’emparent et s’égarent dans les problématiques de l’époque est longue. On y relève facilités et autres inspirations courtes qui évoquent un art blabla et copier-coller. Bref des démarches déprimantes. Mimosa Echard est loin de ses dérives navrantes. Elle livre un art sorcier qui happe et recrache le Zeigeist.

Éco-systèmes hybrides et foire psychédélique

Dans l’exposition « Réclamer la terre » au Palais de Tokyo l’artiste présente l’une des installations les plus marquantes avec celle de Aïcha Snoussi « Nous étions 1000 sous la table ». Elle intrique nature et technologies à travers un champignon. Le choix du champignon ne vient pas de l’attrait pour les bois des Cévennes où résident ses hippies de parents. Mais du travail du naturaliste japonais Minakata Kumagusu sur les myxomycètes. À savoir des organismes monocellulaires qui empruntent leurs caractéristiques à plusieurs règnes. En effet ces moisissures qui bougent sont à la fois végétales, animales et champignons. La plasticienne s’inspire aussi des myxomycètes pour créer un jeu vidéo qui déploie ses ambiguïtés sur un mur. Les images constituent un patchwork d’imaginaires qui conjugue écologie, futurisme et post apocalypisme. Objectif : interroger les liens humains-environnement.

Escape more Photo : Aurélien Mole. © Mimosa Echard / ADAGP, Paris (2022)

Le monde de Mimosa Echard est un univers où tout glisse et s’enchevêtre. Ainsi, Escape more, l’oeuvre présentée au Centre Pompidou pour le prix Marcel Duchamp, montre un espace où l’eau qui coule le long d’une paroi laisse entrevoir un entre monde débordant d’un fatras d’objets et de fantasmes. On distingue notamment un stick cosmétique sur la glace qui floute l’intérieur d’un salon corporate ou d’un spa. Résultat ? L’impression d’une sorte de foire psychédélique qui dans sa galerie des glaces réfracterait les enjeux du Temps.

Plus précisément selon la galerie Chantal Crousel cet « objet architectural ambigu (…) oscillant entre le sublime et l’abject, cette machine « lacrymale » de perception, ou écran désirant, produit des flux visuels, à l’image de ceux de notre société liquide ». Indéniablement oui, un éco-système hybride qui questionne autant la consommation, les frontières humain-non-humain ou végétal-électronique que la profusion d’images ou encore les désirs contemporains.

INFOS

Photo principale Crédit photographique : © Hugues Lawson-Body

Centre Pompidou

Exposition Galerie 4, niveau 1

Place Georges-Pompidou
75004 Paris

5 oct. 2022 – 2 janv. 2023
11h – 21h, tous les jours sauf mardis

https://www.centrepompidou.fr/

Métro : Rambuteau ou bien Hôtel de Ville ou bien Châtelet  
ou encore RER : Châtelet Les Halles 

Prix billets : 16 Euros – Tarif réduit 13 Euros

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