Les régions les plus agri bio selon la FNAB

Les régions les plus agri bio selon la FNAB . Le 1er janvier 2023 les régions se substitueront à l’État pour attribuer les subventions à l’installation en agriculture biologique. La FNAB a établi un classement des régions en fonction du montant de ces aides. Le changement, établi dans le cadre de la Pac, ne touche pas seulement les jeunes agriculteurs. La modulation des exploitations en bio impacte la santé des consommateur et la préservation de l’environnement.

Avec l’inflation et le retropédalage des distributeurs, la consommation de produits bio a diminué. Une baisse estimée à 5% entre octobre 2021 et octobre 2022 selon l’IRI. Un coup dur pour les producteurs déjà impactés en 2021 et qui contraste avec la croissance à deux chiffres des années précédentes. Toutefois la vente directe se porte bien et tire la consommation. Pas de panique donc la mort du bio ne semble pas à l’ordre du jour.

100 000 fermes disparues en 10 ans

En revanche ce qui semble problématique est le renouvellement des fermes. « Il y a autant de paysans qui vont partir à la retraite dans le secteur conventionnel que dans celui du bio » précise Philippe Camburet Président de la Fédération Nationale d’Agriculture biologique (FNAB) lors s’une conférence de presse le 12 décembre. Toujours selon la FNAB « 100 000 fermes ont disparu entre 2010 et 2020 (et) d’ci cinq ans ce sont 200 000 fermes qui vont changer de main« .

Plus précisément il y aurait 56 000 fermes bio en France. Qui pour prendre la relève des 45% d’ agriculteurs qui auront l’âge de la retraite en 2026 (1) et où ?

La FNAB vient de dévoiler un palmarès des meilleures régions où s’installer en bio en 2023. Une date charnière. En effet « A partir de janvier 2023, ce sont les régions qui auront la charge de soutenir l’installation en agriculture en lieu et place de l’Etat » rappelle la FNAB. Le défi étant de respecter l’objectif de 18 % de surfaces agricoles en bio en 2027 (contre 10,3 % en 2021), chiffre inscrit dans la Politique agricole commune (PAC) 2023-2027.

Les dotations accordées aux exploitations HVA (Haute Valeur Environnementale) comme les incitations à l’installation des jeunes agriculteurs (DJA) font partie des critères retenus pour établir le palmarès des meilleures région où s’installer en bio.

Les HVE prime au moindre effort environnemental selon la FNAB

Ce sont ces même dispositifs, mis en place par la France dans le cadre des négociation de la PAC 2023-2027 pour reverdir l’UE, qui ont déclenché la colère des agriculteurs bio.

En effet la fin des aides spécifiques aux agriculteurs bio après 5 ans d’exercice équivaut à la perte de plus de 60 % des aides toujours selon la FNAB.

Autre point de discorde : un soutien financer équivalant aux exploitations bio et à celles certifiées Haute Valeur Environnementale (HVE). C’est-à-dire environ 8 000 exploitations qui s’engagent dans un meilleur respect de l’environnement et de la biodiversité mais dont la valeur est contestée par les acteurs du bio car elles restent consommatrices de pesticides et d’engrais de synthèse. Bref pour la FNAB cette démarche qui se veut inclusive conduirait à devoir vendre des produits bio encore plus chers et à un « nivellement par le bas ». Une prime au moindre effort environnemental en quelque sorte.

Et également un coût pour la nature. « Avec une culture sans pesticide la rétention d’eau est meilleure et le sol moins atteint par les phénomènes d’érosion » explique Alan Testard secrétaire national Futurs Bio à la FNAB. « Les effets dévirés de l’agriculture bio permettent aussi à l’environnement de mieux se régénérer » .

La PAC et les primes à l’installation des jeunes d’agriculteurs

La PAC a instauré une prime à l’installation des jeunes agriculteurs en bio. La DJA est un coup de pouce à la trésorerie versée en deux fois. Et pour les installations principales seulement. Les candidats doivent avoir moins de 40 ans, s’installer pour la 1^ère fois, détenir une capacité professionnelle agricole (niveau bac agricole + PPP). Il leur faut aussi présenter un business plan. Objectif : gagner au minimum 1 SMIC et au maximum 3 SMIC à la fin du 4^ème exercice.

L’aide est reconduite pour 2023-2027. Il revient toutefois aux régions de l’attribuer. Elles ont donc le pouvoir de moduler le développement du bio en majorant le revenu de base avec des bonus relevant de critères à leur discrétion.

Le classement des régions : Nouvelle-Aquitaine et Centre-Val de Loire en tête

La FNAB a élaboré une notation quoi va de + 30 à – 15 points et distribué bonus et malus. La méthodologie : rassembler « supports et comptes-rendus des comités régionaux, déclarations des régions à la presse. Ou encore courriers échangés entre les groupements régionaux d’agriculture biologique » précise Philippe Camburet.

En tête du classement la Nouvelle-Aquitaine et le Centre-Val de Loire. Ensuite viennent l’Occitanie, le Pays de la Loire et l’Île-de-France. Sur la troisième marche du podium : la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la région Bourgogne-France-Comté. Quant aux Hauts de France et la Corse elles ne diffuseront leurs données qu’en 2023. La FNAB déplore que les Régions Grand Est, Normandie et Bretagne se distinguent par leur faible soutien à l’installation en bio.

(1) FNAB citant un avis CESE « Entre transmettre et s’installer : l’avenir de l’agriculture ! » de juin 2020

INFOS

FNAB https://www.fnab.org/

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