Marcelle Ratafia Prix Curnonsky vins

Marcelle Ratafia Prix Curnonsky vins de l’APCIG. L’électron libre de l’œno-gastronomie met aussi en mots d’autres cultures : mode, argot, cinéma. Entretien avec la Madone du Jaja.

Marcelle Ratafia regarde son « oscar » du vin un rien songeuse mais pétillante. D’un plaisir d’awardée bien sûr. Mais aussi parce qu’elle arbore une robe Louis Féraud, rouge comme le vin, et des escarpins framboise-orange couleur de vin également. Pour être précis, des souliers Charles Jourdan shoppés sur Vinted. Car Marcelle Ratafia n’est pas seulement experte en crus, elle adore également les looks vintage. Comme l’argot parisien, les films et la musique classiques et les vieux tubes déjantés. Le nom Marcelle Ratafia vient d’ailleurs d’un titre des Négresses vertes où une Marcelle Ratafia est madone de la Mafia. So old school.

Côté school justement Marcelle Ratafia, de son vrai nom Lola Tobelem, est passée par l’École Duperré, l’École du Louvre et l’Université Paris 7. Un parcours qui ne la destinait pas forcément à la critique gastronomique et œnologique. Peut-être à écrire des livres sur les femmes à l’écran, ce qu’elle a fait. Ou à réfléchir sur la langue comme dans « L’ABC de l’argot sans se fader le dico ». Un ABC qu’elle applique au foot et à la mode. L’électron libre de l’œno-gastronomie dit aussi d’autres mots : ceux du vin et des saveurs. À savoir « Parlons vin, parlons bien » ou encore « 150 drôles d’expressions de la cuisine » avec Yves Camdebord.

Prix Curnonsky pour la catégorie vins

Marcelle Ratafia incarne la nouvelle génération des journalistes du goût. Elle pige notamment pour le Figaro Vin, Time Out, Le Fooding et anime une émission sur Polar+. Elle vient de recevoir le Prix Curnonsky de l’APCIG pour la catégorie vins. L’APCIG, Association Professionnelle des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du Vin, réunit plus de 400 journalistes, auteurs, bloggeurs et influenceurs francophones. Elle décerne depuis 1978 le prix Curnonsky en hommage au célèbre critique culinaire du 20e siècle par ailleurs fondateur de l’Association en 1954.

« Ce prix honore tantôt un nouveau venu au talent prometteur tantôt un lauréat pour l’ensemble de son œuvre ou pour ce qu’il a apporté aux métiers de la gastronomie et/ou du vin » expliquent les organisateurs.

Entretien avec la Madone du Jaja

Une réaction suite à cette victoire ?

Surprise et très heureuse, pas sûre de le mériter mais si j’ai été récompensée, c’est peut-être pour ma vision popu du vin.

Pourquoi ce goût pour le vin ? Avez-vous des vins »préférés » ?

J’ai travaillé dans des bars et des restaurants longtemps, rencontré un caviste qui est devenu mon ami, copiné avec des vignerons, et j’ai une de mes meilleures amies qui est fille de vignerons alsaciens, or l’Alsace est devenue ma région préférée : variété des cépages, grands blancs tels que le riesling, amour immodéré pour le pinot noir de là-bas. J’adore les bulles de chenin, les beaux Saint-Joseph rouges, le Pécharmant charmant du Périgord, et découvrir des terroirs pas encore trop connus, comme le Bugey ou la Loire Volcanique.

Comment cohabite le vin avec vos autres passions (argot, polar,musique, mode etc) ?

Je tire les fils de l’argot et du vin (qui y est souvent mauvais ), de l’histoire de la table qui communie avec celle du vin, des chansons à boire ou à écouter un verre de vin à la main, j’aime le vin pour son capital éminemment culturel.


Quels sont vos mots de cœur pour qualifier un vin ?

Un vin chenu, un vin qui a de la cuisse, un « tutu qu’est pas l’frère à dégueulasse », un rouquin, un picrate, « du cacheté ».

Pourriez-vous customiser le prix ?

Pourquoi ne pas habiller le prix façon Christo, en l’emmitouflant dans du tissu ?

INFOS

Crédit photo : APCIG / Marcelle Ratafia en rouge 3ème gauche au premier rang.

Le Prix Curnonsky a récompensé Emmanuelle Jary dans la catégorie Gastronomie.

Prix Curnonsky APCIG

Le prix s’est tenu le 13 novembre au restaurant Les Noces de Jeannette qui propose, à quelques pas du Palais Garnier, des produits du terroir et des vins de vigneron.

Les Noces de Jeannette

14 rue Favart, 75002 Paris

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