Milan fête le centenaire de la Callas

Milan fête le centenaire de la Callas icône absolue des années 50-60. La voix et la vie de la chanteuse lyrique ont nourri la mémoire collective. La Scala présente une exposition composée par 5 artistes contemporains. Un des temps forts de cette célébration Callas 100 qui culmine avec un « Callas Day ».

Maria Callas (1923-1977) c’est une voix et une personnalité. La chanteuse remplit les théâtres comme les pages des journaux de l’époque. Rubrique people surtout. Et particulièrement à travers son mariage avec le très médiatique armateur grec Aristote Onassis qui la délaissera plus tard pour Jackie Kennedy. Autre icône des années 60. Aujourd’hui que reste-t-il de la plus célèbre des chanteuses lyriques ? La Scala a demandé à 5 créateurs contemporains de donner leur version de cet héritage.

Callas Day et Callas 100

Callas au chapeau photo des archives Publifoto Intesa San Paolo exposé aux Gallerie d’Italia

L’événement s’inscrit dans un « calendrier d’initiatives dédié à l’artiste et à la femme ». Ainsi le 2 décembre, pour le « Callas Day », Milan organise une soirée de lectures au Piccolo Teatro centrée sur le duo Callas-Pasolini et le film Médée. Mais aussi différentes propositions au Teatro alla Scala ainsi qu’une entrée gratuite aux Gallerie d’Italia.

Par ailleurs Milan met en place, entre novembre 2023 et avril 2024, « Callas 100 », une programmation « hommage de la ville à Maria Callas à l’une des figures les plus influentes de l’histoire de l’opéra » explique Tommaso Sacchi, conseiller à la culture de la mairie de Milan. « Une opportunité pour tous les citoyens et les visiteurs du monde entier de s’immerger dans son univers en explorant les nombreux aspects de sa vie extraordinaire de femme et d’artiste ».

Ainsi la Gallerie d’Italia présente une série de 91 photos couvrant les années 1954-1970. L’exposition « Maria Callas, Portraits des archives de Publifoto Intesa Sanpaolo » s’intéresse à la vie hors scène de la diva, en gravure de mode notamment mais aussi en mode plus intime.

De son côté l’Église San Gottardo in Corte, chapelle du Palais royal de Milan, accueille l’exposition « Marie Callas la voix à l’amulette ». Elle s’organise autour d’un tableau porte-bonheur que l’artiste emportait toujours avec elle. Une photo la représente assise sur un lit, le tableau accroché au mur.

Enfin la bibliothèque Sormani expose les vinyles les plus recherchés. Notamment les enregistrements live historiques de Maria Callas à la Scala.

Exposition Fantasmagoria Callas

Robe de Giorgio Armani x Callas Exposition Fantasmagoria au musée du Teatro della Scala

Mais la plus « contemporaine » des manifestations est sans doute la Fantasmagoria Callas. Une exposition à la Scala « là où la diva a forgé sa légende avec Visconti et Zeffirelli ». Elle y interpréta 23 titres d’opéra dans 28 spectacles entre 1950 et 1961. Médée reste à ce jour un « opéra défendu », réservé à la chanteuse. Un changement en janvier 2024 ?

« Depuis le début des années 2000, nous avons déjà fait deux expositions dont l’une en 2017 pour les 50 ans de la mort de Maria Callas. Que faire pour ne pas se répéter ? » s’interrogea Francesco Stocchi commissaire de l’événement. « Nous avons alors pensé à la capacité de la Callas de toucher l’ensemble de la culture. En conséquence, nous avons demandé à des artistes de parler de sa personnalité qui transcende le monde de l’opéra ».

Résultat ? Notamment Fantasmagoria Callas qui fait appel à cinq créateurs.

Cinq artistes contemporains livrent leur Callas

Rideau de larmes de Latifa Echakhch Exposition Fantasmagoria au musée du Teatro della Scala

Armani a imaginé une robe rouge qui évoque une sculpture. « La volonté de donner une couleur à la voix rouge de la Callas » précise le commissaire de l’exposition.

Latifa Echakch et Francesco Vezzoli ont livré une tunique de Médée faite de perles « où l’on voit les larmes de sang » toujours selon Francesco Stocchi. Ainsi que 63 portraits. Des œuvres qui interrogent le mythe.

Alvin Currran travaille sur les sons de la nature comme sur ceux de la ville. Pour Fantasmagoria Callas, il a remanié des enregistrements historiques en traitant « la voix de la Callas comme un son originel, un son de la nature, le son d’un oiseau ».

Enfin Mario Martone a réalisé un court-métrage « mettant en vedette Sonia Bergamasco autour de la fascination exercée par la grande soprano sur Ingeborg Bachmann ».

L’exposition s’ouvre sur des costumes dont celui dessiné à la main par Salvatore Fuime en 1953 ainsi que sur une photo de l’artiste dans le miroir. Une autre photo de Maria Callas dans le miroir se retrouve en fin de parcours. Le regard de la diva sur son époque et au-delà ?

INFOS

Programme des initiatives sur le site de la ville de Milan yesmilano

Photo principale : affiche Callas 100

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