Sélection beaux livres Manhattan New York Skyline
Sélection beaux livres Manhattan New York Skyline . Un voyage en 38 mètres et 1000 photos par Laurent Dequick. Le photographe architecte auteur de Grand Canal réitère sa prouesse vénitienne et livre une Manhattan graphique et curieusement aérée où se lit l’histoire des hommes.
Voilà un cadeau qui apparemment ne prend pas de place sous le sapin. Un cadeau qui ne se distingue à priori pas des autres. Mais une fois le papier défait, le nœud dénoué, l’étonnement est garanti. Car ce cadeau là va éclipser, en espace, tous les autres. C’est en effet 38 mètres qui se déploient. Toute la skyline de New-York sur un dépliant.
Un parcours de 15 km sur deux rivières et 1 000 photos
Manhattan et sa skyline mythique ont été shootées sous tous les angles. Par les touristes comme par les amateurs d’architecture. Mais le photographe Laurent Dequick a trouvé un nouvel angle d’approche. Le résultat : une œuvre sur une œuvre, un petit monument sur un gigantesque. Une fresque sur une île poumon économique et reflet des avant-gardes esthétiques.
Pour réaliser cette vision panoramique sur 38 m Laurent Dequick a parcouru les deux rivières qui bordent Manhattan : East River et l’Huson. Près de quinze kilomètres par rive. Il part d’Ellis Island, remonte l’East River et capte la skyline du Financial District. En passant sur le Brooklyn Bridge il nous dévoile le quartier historique de Two Bridges et, plus loin, celui de l’East Village. Ensuite viennent l’Empire State Building ou encore la Rockfeller University. Arrêt à l’îlot de Mill Rock et départ dans l’autre sens, côté Hudson River. Le photographe explore alors les quartiers de West Harlem et ses rowhouses, l’Upper West Side, Hell’s Kitchen, sans oublier SoHo et la Freedom Tower.
Le photographe architecte prend 8 000 clichés. Dans Manhattan New York Skyline on en trouve 1 000.
Des percées dans une Manhattan graphique et plurielle
Laurent Dequick a travaillé sur un bateau. Comme il l’avait fait pour Grand Canal, son livre publié en 2019 sur le plus grand et le plus large des canaux de Venise. « Le photographe déclenche son appareil de manière systématique, comme un scanner » lit-on dans la présentation. « Laurent Dequick a ensuite détouré minutieusement près de 800 bâtiments pour recréer Manhattan alors en pièces détachées au cours d’un processus long de plusieurs mois ».
L’objectif livre une Grande Pomme graphique percée d’aérations. Un rendu surprenant tant le côté dense, compact est ancré dans vos imaginaires et nos rétines. Le bleu domine avec l’eau et les buildings. Une vision froide que réchauffe une palette de beiges et de bruns. Le regard suit une ligne de crête des sommets aux row houses, les fameuse « maisons mitoyennes ». Il suit également un parcours architecturale qui mêle et imbrique époques et écoles.
Skyline et histoire des hommes
Le texte de l’historienne Marie Burnel rappelle cette histoire. Les gratte-ciel de Manhattan apparaissent à la fin du XIXe siècle à la fois pour rentabiliser la surface au sol et pour impressionner nouveaux arrivants et partenaires commerciaux. Plus tard la crise pétrolière les années 1940 à 1980 calme cette course vers les hauteurs. À partir de la fin des 80es, la spéculation immobilière relègue les activités industrielles et portuaires hors du centre. Des quartiers entiers sont alors menacés de disparition. Mais des cultures alternatives se déploient sur les murs. Et les grassroots movements militent pour la sauvegarde du « patrimoine » urbain. Après le 11 septembre 2001 la folie des grandeurs reprend avec des constructions futuristes. Cette envolée vers les sommets est toutefois tempérée par des collectifs citoyens, des écologistes et des artistes.
« Il y a quelque chose dans l’air de New York qui rend le sommeil inutile » écrivait Simone de Beauvoir. La lecture de ce long dépliant arty vous fera rêver les yeux ouverts.
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Manhattan New York Skyline
Laurent Dequick
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