Biennale de Venise 4 nouveaux pays
Biennale de Venise 4 nouveaux pays participent à l’une des manifestations les plus prestigieuses du monde. Focus sur le Bénin et le Sénégal témoins de la vitalité de la scène artistique africaine.
L’Exposition Internationale d’Art – La Biennale di Venezia accueille pour la première fois le Bénin, l’Éthiopie, la Tanzanie et le Timor oriental. Une première aussi pour le Panama et le Sénégal avec leur propre pavillon.
La Biennale de Venise est depuis près de 130 ans l’une des institutions culturelles les plus prestigieuses au monde. Elle a ainsi attiré plus de 800 000 visiteurs lors de l’exposition d’art de 2022. L’histoire de La Biennale di Venezia remonte à 1895, date de la première exposition d’art. Puis dans les années 1930, de nouveaux festivals voient le jour : musique, cinéma et théâtre. En 1980, la manifestation s’ouvre à l’architecture et, en 1999, la danse fait ses débuts à la Biennale.
L’édition 2024 accueille 331 artistes et collectifs issus de 80 pays. Elle compte 87 participations nationales dans les pavillons historiques des Giardini, de l’Arsenale et du centre ville de Venise.
Deux éléments émergent de cette 60e édition. « Le premier est le textile, qui a été exploré par de nombreux artistes de l’exposition de multiples façons. Ces œuvres révèlent un intérêt pour l’artisanat, la tradition et le fait main, ainsi que pour des techniques qui ont parfois été considérées comme autres ou étrangères, marginales ou étranges dans le domaine plus large des beaux-arts. Un deuxième motif est la famille des artistes, dont beaucoup sont autochtones, liés par le sang ou le mariage » lit-on sur le site.
Bénin : Everything Precious Is Fragile
Le Bénin participe pour la première fois de son histoire à l’Exposition Internationale d’Art – La Biennale di Venezia.
Intitulée « Everything Precious Is Fragile », l’exposition s’inscrit dans la thématique 2024. « Les étrangers partout ». L’expression dérive du nom d’un collectif turinois qui a lutté contre le racisme et la xénophobie en Italie : Stranieri Ovunque. Selon les organisateurs l’exposition « explore la riche histoire du Bénin à travers les thèmes de la traite négrière, de la figure de l’Amazone, de la spiritualité et de la religion Vodun. Elle aborde également le monde contemporain avec la philosophie Gèlèdè, et met spécifiquement en valeur la notion de « rematriation » – traduction féministe de l’idée de la restitution de connaissances. »
L’équipe entend raconter une histoire du féminisme africain et singulièrement béninois.
Plus généralement l’exposition s’attache à la politique béninoise de promotion de sa scène artistique et culturelle. Elle s’inscrit aussi dans le cadre de la restitution, en 2021, de 26 trésors royaux spoliés lors de la conquête coloniale de l’ancien royaume du Dahomey par la France.
Sénégal exposition Bokk : partage et unité face aux enjeux climatiques et sociétaux
L’artiste franco-sénégalais Alioune Diagne représente le Sénégal pour sa toute première participation à la Biennale Arte. Né et formé au Sénégal, Diagne a développé une technique unique de « signes inconscients ». Il s’agit en fait de petits modules qui s’assemblent pour former une image figurative cohérente. « Engagé socialement, il utilise ce processus pour créer des peintures dynamiques représentant des scènes de la vie quotidienne au Sénégal ainsi que les principaux défis mondiaux, de l’écologie à l’égalité des sexes, en passant par le racisme et les notions de transmission et d’héritage » expliquent les organisateurs.
Le projet, intitulé Bokk – Bounds est conçu en collaboration avec le conservateur Massamba Mbaye. Il se veut évidement une réponse à la thématique 2024, Foreigners Everywhere. En wolof, Bokk signifie « ce qui est partagé », « tenu en commun », ainsi que les liens familiaux.
« Une sélection de peintures formant un puzzle de 4 x 12 m appelle à l’unité et à la connexion. Les allusions aux catastrophes contemporaines qui émergent des œuvres contrastent fortement avec les scènes de vie joyeuses sur l’éducation des enfants, l’héritage des traditions et le sens de la communauté.
Au centre de l’œuvre, une pirogue traditionnelle enveloppée dans un textile sénégalais peint par l’artiste fait écho à l’histoire de l’humanité marquée par de grandes vagues de migration, préfigurant les futurs phénomènes migratoires liés au changement climatique ».
INFOS
Du 20 avril au 25 novembre 2024
Related article Biennale de Venise 4 nouveaux pays
Biennale de Venise : Australie Lion d’Or
Biennale Venise Laure Molina irise les canaux
Photo principale Pavillon du Benin exposition Everything precious is fragile