Symfolia l’arbre symphonie de Rachel Marks
Symfolia l’arbre symphonie de Rachel Marks. L’artiste américaine s’est associée à la Fondation de Kylian Mbappé pour créer une gigantesque installation faite de papier, de matériaux recyclés et de sons. Titanesque, humaniste et écologique!
Rachel Marks et Kylian Mbappé, via son association Inspired by KM, ont imaginé un arbre fabuleux à l’occasion des JO de Paris. L’œuvre représente les 5 continents et les 5 anneaux olympiques sous la forme de 5 planètes-troncs en mouvement. L’ensemble est la vaste extension d’un arbre totémique et originel. Il symbolise ainsi, pour les créateurs, la connexion de toute chose à la nature, célèbre la diversité et l’origine commune de l’humanité.
L’installation se projette et s’enracine dans la nef de la Cité de Musique, la Rue musicale de l’architecte Christian de Portzamparc. Elle pèse 10 tonnes, s’élève à 15 mètres de haut et s’étend sur 80 mètres de long. Rachel Marks a partiellement travaillé sur une nacelle. Une pratique plutôt connue dans le street art. Mais qui résonne avec l’engagement corporel de la performeuse. “Les racines qui se décollent, l’envol du papillon je ressentais tout cela sur la nacelle”. Sans doute aussi parce qu’elle est danseuse de formation.
Symfolia a nécessité 15 000 heures de travail collectif. “Nous venions chaque mercredi ou le week-end. On roulait le papier en rouleaux, mais aussi en racines (20 000 NDLR). J’ai également aidé pour la “partie” papillons” précise Yagare Diabate, 20 ans, l’une des 98 volontaires de l’association Inspired by KM. “Le temps passé sur cette œuvre m’a enseigné le dépassement de soi mais aussi la confiance. Car on partait en effet de rien”.
Les matériaux proviennent de livres, de partitions, de morceaux d’instruments recyclés : flûtes, violons, touches de piano… Les flûtes témoignent du bref passage Kylian Mbappé dans le monde de la musique durant son cursus scolaire. On distingue par ailleurs des livres entiers, clin d’œil au travail récurrent de l’artiste sur ce support. Les fragments d’instruments proviennent eux aussi de dons. “Pour découper les violons et les autres instruments de musique j’ai demandé l’aide des professionnels de la Cité de la musique” précise Rachel Marks qui a par ailleurs voulu célébrer “le précieux travail des artisans d’art”.
Un fourmillement de détails et de références
L’installation fourmille de détails liés au sport, à la nature et à l’art : chaussons de danse, écouteurs, papillons. Des vidéos de ballerines dialoguent avec une planète-continent en mouvement, des boules de neige remplies de papillons tournent sur un tronc peuplé d’origamis… “Les papillons sont une métaphore de la communauté, de l’adhésion” note l’artiste.
Côté couleurs, Rachel Marks utilise une palette qui va du blanc au jaune vieilli en passant par le bleu. Le papier vieilli représente les racines ancestrales. Le blanc des repousses renvoie aux jeunes générations, au cycle éternel de la nature et à l’espoir
Rachel Marks a travaillé en équipe. Notamment avec Elias qui a capté les bruits du papier coupé, plié en origami, brulé ou encore le souffle des jeunes de l’association pour créer une pièce sonore. Car la musique pour Rachel Marks est un langage universel. Même si elle s’exprime à travers des instruments et des sons propres à chaque culture. Chacun des cinq troncs reliés à l’arbre originel témoigne de cette unité et de cette diversité.
Symfolia : une invitation artistique, humaniste et écolo
Symfolia évoque le travail d’Eva Jospin sur le carton et le papier. Mais l’arbre symphonie est avant une invitation. Tout d’abord à la patience. Celle de regarder. De prendre le temps de regarder. Ensuite à la curiosité. Celle de découvrir encore et encore des détails qui ouvrent sur des imaginaires et des savoirs. Enfin une invitation au care, au prendre soin de la nature et de ses richesses. L’arbre symphonie est ainsi une sorte de méditation écolo, optimisme et humaniste.
Symfolia est à découvrir dans la nef de la Cité de la musique Philarmonie de Paris 31 mai au 8 septembre 2024
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