Expo Marly les chevaux du roi pouvoir et art de vivre
Expo Marly les chevaux du roi pouvoir et art de vivre. De la chasse à la guerre en passant la fête, focus sur le cheval en marge des JO 2024.
Grille royale du domaine de Marly. Derrière l’entrée, une perspective époustouflante sur un domaine de 53 hectares classés Monuments Historiques et Jardin remarquable (2022). Les jardins sont les vestiges d’un château qui célébrait l’art de vivre sous Louis XIV et Louis XV. Au château de Marly dominaient en effet la chasse, les fêtes, les promenades entre cascades et sculptures.
Marly un domaine dédié à la chasse, à l’art et au plaisir
En 1679, Louis XIV commande un château à l’architecte paysagiste Jules Hardouin-Mansart. Le souverain désire à la fois un ermitage de chasse et un endroit plus intime, loin de la pesante étiquette de Versailles. Il y convie seulement sa famille et ses courtisans préférés. Le château de Marly est, avec Versailles à une dizaine de kilomètres, l’une des deux réalisations majeures du roi.
Dans sa première salle, le musée de Marly présente le domaine et le château, vendu à la Révolution et disparu en 1811. La maquette interactive montre l’architecture éclatée qui célèbre les jardins. Notamment les 12 pavillons des invités, alignés comme des planètes autour du soleil, le grand pavillon royal. Mais aussi la machine de Marly, petite merveille hydraulique de l’époque qui achemine l’eau de la Seine vers le domaine. La quantité des eaux permet ainsi au roi de produire des cascades. Et bien sûr l’Abreuvoir où se baignent les chevaux et leurs équipages après la chasse. « L’abreuvoir n’avait d’abreuvoir que le nom » précise Karen Chastagnol, conservatrice du musée « Après le passage des chasseurs l’eau était impropre à la consommation des villageois ».
Le musée témoigne du divertissement, « les Marlys », à travers tableaux et artefacts … Il comprend par ailleurs une bibliothèque de 2 000 ouvrages.
Le cheval : de la chasse à la guerre
L’exposition « Les chevaux de Marly chefs-d’œuvre de l’art équestre » se focalise sur le cheval à Marly et se déploie des espaces intérieurs du musée jusqu’au parc.
L’idée est née d’une proposition du Château de Versailles qui accueille les épreuves équestres des Jeux olympiques et paralympiques 2024. Elle présente une centaine de tableaux, sculptures, dessins, accessoires et documents d’archives.
À l’entrée, un tableau magistral du musée des Augustins de Toulouse exposé pour le première fois à Marly. « Louis XV chassant le cerf dans la forêt de Saint-Germain »(1730). Commandé par le roi à Jean-Baptiste de Oury, il témoigne du faste de la vénerie et de son côté festif. « Le peintre suit le roi et la cour à la chasse. On le voit dans un coin du tableau » précise Karen Chastagnol.
L’exposition comprend sept thématiques notamment le cheval et la chasse, le cheval et la guerre, le cheval comme emblème, l’architecture équestre, les chevaux de Marly de Coysevox à Coustou.
Afin de faciliter la circulation dans le domaine du château-promenade, des routes sont percées dans la forêt créant des carrefours en forme d’étoile. « Le domaine est aménagé pour les visites équestres » indique la conservatrice. « Les invités entrent à cheval, puis s’arrêtent. Des tourniquets laissent passer les hommes mais pas les chevaux qui sont ramenés aux écuries ». Au mur, des gravures montrent le parcours des promenades et l’architecture des bâtiments équestres.
Architecture équestre
Notamment les Grandes écuries pour les chevaux de monte et les Petites écuries pour les chevaux de trait. « Marie-Antoinette disposait d’un emplacement pour ses propres écuries à gauche de l’Abreuvoir. On le sait grâce aux archives car il n’en existe plus aucune trace » note Karen Chastagnol. L’Abreuvoir est la pièce maîtresse de cette architecture qui indique par sa magnificence la présence d’un domaine royal.
Plus loin, place à la guerre. « La vénerie (chasse à courre) était une activité élitiste qui permettait d’afficher son statut. La chasse était par ailleurs un entrainement à la guerre » rappelle la conservatrice. Le thème du cheval et de la guerre est illustré par des tableaux. Dans le pavillon du roi, on regardait les scènes de batailles de Van der Meulen. L’exposition affiche une série commandée au peintre. Elle représente les prises de villes sous Louis XIV.
Parures et Sculptures
L’exposition s’attache aussi aux parures. Dans les vitrines des bottes (2kg), de selles, des éperons. Un « Portrait de Louis XIV à cheval en costume romain » par Pierre Mignard rappelle que le roi est commandant en chef des armées. Mais aussi que Louis XIV est le roi soleil lié à Apollon. Apollon qui, dans un char tiré par des chevaux, transporte le soleil. Le château de Marly comprenait 4 frontons qui représentaient la divinité. Les dessins de Charles le Brun en témoignent.
Mais le domaine est surtout connu pour ses sculptures : les Chevaux de Marly. Les fameuses sculptures des frères Coustou, situées en surplomb de l’Abreuvoir ont remplacé, au XVIIIe siècle, la Renommée et le Mercure de leur oncle Coysevox transférés à l’entrée des Tuileries. Elles représentent des chevaux sauvages cabrés retenus par des palefreniers nus. À la Révolution elles quittent à leur tour Marly pour la place de la Concorde avant de rejoindre le Louvre. Des copies prennent leur place.
Entre Versailles et Saint-Germain-en-Laye le domaine de Marly est une destination Grand Paris nature et culture. Offrez-vous un bol d’oxygène dans la forêt et admirez les sculptures dispersées dans le parc et autour des pièces d’eau. Sans oublier de visiter l’exposition labellisée Olympiade culturelle.
INFOS
Du 07 juin 2024 à 14h00 au 03 novembre 2024
Musée du Domaine royal de Marly, 1 Route de la Grille Royale, 78160 Marly-le-Roi, France
Payant : 10 € (plein tarif) / 7 € (tarif réduit)
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