Art Basel Paris 4 œuvres en gris
Art Basel Paris 4 œuvres en gris. Focus sur des récits singuliers avec Nina Beier et ses éléphants -toboggans, Diego Marcon et sa fanfare d’enfants à vérifier, Hans Op de Beeck et son ange désabusé, et enfin une mariée » matières « de Niki de Saint-Phalle.
Pour son arrivée au Grand Palais Art Basel Paris, la grande foire d’art contemporain, accueille 195 galeries de 42 pays et territoires, dont 65 ayant des espaces en France. Soit 27 % de
galeries participantes supplémentaires par rapport à l’édition 2023 au Grand Palais Éphémère.
Fidèle à son objectif d’ancrage dans la capitale, Art Basel Paris propose un Programme public entièrement gratuit et ouvert à tous, qui se déploie cette année dans 10 sites historiques.
Trois secteurs dont Premise et ses curiosités
Art Basel Paris s’articule autour de trois secteurs. Tout d’abord le classique « Galeries », où les exposants présentent leur programme complet et affichent des chefs d’œuvre de maîtres du 20e siècle. On reconnait notamment Olga de Amaral qui expose à la Fondation Cartier pour l’art contemporain et témoigne de la vitalité de l’Art Fiber.
Mais on voit aussi de grands noms du surréalisme, Magritte, Ernst, Tanguy, Breton, Alicia Penalba ou encore le sculpteur cubain Agustín Cárdenas. Ceci en écho à la célébration du centenaire du mouvement surréaliste au Centre Pompidou. La foire rend également hommage au mouvement Arte Povera que La Bourse du Commerce salue de son côté à travers une grande exposition. Sur le stand de Tornabuoni Art, on remarque ainsi une une Mappa (1989-91) de six mètres de long de l’artiste italien Alighiero Boetti, « la seule des quatre broderies de planisphère à grande échelle de l’artiste à n’avoir jamais été exposée auparavant » note l’exposant. Michelangelo Pistoletto est évidemment de la fête avec une corde X miroir en trompe l’œil.
Ensuite Art Paris Basel organise « Émergence » axé sur les galeries et les artistes émergents avec groupe Galeries Lafayette comme partenaire officiel.
Enfin une nouveauté, le secteur Premise, regroupant neuf galeries aux « propositions curatoriales singulières ». Par ailleurs la foire inaugure une nouvelle initiative baptisée Oh La La!. Objectif : permettre aux galeries de montrer des œuvres « rarement vues, et surprenantes ».
Suite en gris
Dans le même esprit voici une suite en gris.
Standard (Oslo) l’une des galerie du secteur Oh La La présente notamment un toboggan éléphant gris de Nina Beier. L’artiste danoise expose en Europe, aux États-Unis, en Asie. Le Capc – Centre d’arts plastiques contemporains- de Bordeaux lui a ainsi consacré une rétrospective de mars à septembre 2024. Nina Beier chine en ligne. Des objets qui, détournés, révèlent « les mutations et paradoxes de nos archétypes culturels ». Avec des lions en marbre, des voitures de luxe télécommandées, des toboggans-éléphants, l’artiste « fait surgir de nouveaux récits » en travaillant les objets de notre consommation courante. Traffic -le toboggan-éléphant- parle ainsi de l’appropriation cruelle du corps des animaux dès l’enfance.
C’est un orchestre d’enfants gris qu’expose la galerie Sadie Cole. « Have you checked the children » est une œuvre de l’artiste italien Diego Marcon connu pour ses films et ses sculptures qui interrogent « la relation tendue entre la réalité et la représentation (….) où l’empathie et la vulnérabilité sont déployées avec une ambiguïté intentionnelle ». Le côté déstabilisant de l’installation est renforcé par la proximité de la vidéo « Life is better when I ‘m evil » de Martine Syms par ailleurs exposée au centre d’art parisien Lafayette Anticipations.
Ange et mariée
Sculpture toujours avec Hans Op de Beeck. En 2023 l’artiste belge présentait un manège dans la veine des danses macabres qui se jouent de la peste. Presque un oxymore artistique car le manège est généralement lié à l’enfance donc symboliquement à la vie. Sur le stand de la galerie Templon il propose le très impactant petit ange désabusé Zhai-Liza. Encore une référence à l’enfance, encore du gris, encore une perplexité qui interroge le monde à travers des représentations sensibles.
À noter : la Galerie Templon accueille jusqu’au 21 décembre « Whispered Tales » sa toute première exposition de l’artiste : un ensemble immersif déployé sur les 500 mètres carrés de l’espace New Yorkais.
Enfin une marié « matières » de Niki de Saint-Phalle qui semble en dégradés de gris. « Entre 1963 et 1964 Niki de Saint Phalle crée une série d’œuvres qui fustigent les différents statuts assignés à la femme : épouse, génitrice, dévoreuse d’enfants, putain ou sorcière. Grande poupée triste vêtue d’une robe d’apparat, La Mariée, un bouquet au bras, semble porter le fardeau de son devoir en poussant un cri de désespoir » résume le Centre Pompidou.
Photo principale Hans Op de Beeck Ange