Livre Etgar Keret irrésistible Correction automatique
Livre Etgar Keret irrésistible Correction automatique ou l’humour tourmenté d’une figure majeure de la littérature israélienne. Bienvenue en absurdie et au pays des nouvelles technologies !
Correction automatique donne son nom à un recueil de 33 nouvelles aigres-douces. Chacune peut se croquer comme une pépite, certaines comme un petit morceau de grâce. L’auteur, Etgar Keret, est né en 1967 à Ramat Gan, ville israélienne qui revient comme une récurrence souvent cocasse dans la série Correction automatique. L’écrivain y fait la démonstration de sa maîtrise des situations décalées, voire des mondes parallèles, que traversent des personnages fragiles à l’humanité secouée par des turbulences. Un peu comme dans les nouvelles éponymes de Eshkol Nevo, des polars vibratoires qui interrogent notre rapport au réel et les frontières de nos imaginaires. Avec l’humour (tourmenté) en plus car Etgar Keret déploie un talent indéniable pour l’absurde.
Correction automatique parle des sujets fondamentaux : vie, mort, amour, couple, religion, spiritualité, espace, temps. Mais à la sauce contemporaine avec des IA, de la la téléréalité, des embouteillages, des drogues de synthèse, des robots, Space X …
Métaphysique humour noir et nouvelles technologies
La nouvelle qui donne son nom au recueil est l’une des plus réussies. Un homme d’affaires éconduit son père qui meurt après peu après. Il effectue alors une série de reset, ou de corrections automatiques, pour contrer le destin.
Quelque chose de plus puissant que la volonté humaine est aussi à l’œuvre quand un homme expérimente lentement le changement de son univers après une injonction au « lâcher prise » de sa prof de yoga.
Il y a également des flottements, des décalages avec la « réalité réelle » dans les déambulations d’un jeune fêtard sous substante qui rejoint une prière du Shabbat (Commandement).
Le temps se distend dans un film qui dure plus d’un demi siècle (La version du Réalisateur).
Les mondes parallèles s’affirment dans « Un monde sans perches à selfies » avec une candidate de téléréalité venue d’un autre univers. Les extra terrestres en visite sur terre réclament Roméo et Juliette, les IA se suicident par amour dans Solo tandis que dans Gondole l’amour veut fuir le quotidien et qu’il côtoie la fin du monde dans La femme qui a tout.
Brèves, percutantes, modernes et éternelles les nouvelles explorent les mondes et les psychés avec un humour à la noirceur kafkaïenne entre métaphysique et défis du quotidien.
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Correction automatique
Etgar Keret
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