Mona et son manoir roman queer

Mona et son manoir roman queer et célébration de l’amitié dans la campagne des Costwolds. À lire absolument pour faire pétiller l’été.

Les éditions de l’Olivier publient le dixième opus des Chroniques de San Francisco, la saga iconique d’Armistead Maupin adaptée en série par Netflix. Certes ici pas de 28 Barbary Lane, la maison de la diversité, des effervescences et de la contre culture californiennes des années 70-80. Mais les personnage principaux se retrouvent. Notamment Mona, « lesbienne politique » de 49 ans, et sa mère trans, Anna Madrigal. De plus, au début des 90es, le manoir ancestral est lui aussi le lieu d’expériences inclusives, de combats contemporains et de petites leçons acides sur le rejet de l’Autre, y compris de la part de la communauté LGBTQI+.

Lady queer

Loin du soleil californien, Mona joue les ladies après un mariage arrangé. Lord Edward Roughton voulez-vous prendre pour épouse Mona Madrigal? Oui je le veux. Mona Madrigal voulez-vous prendre pour époux Edward Roughton? Oui je le veux. Voici Edward Roughton libre de vivre et d’expérimenter à San Francisco. Ce qu’il fait. Malheureusement le Sida le happe. Lui comme tant d’autres amis de Mona et de sa bande. La jeune veuve devient châtelaine et pour sauver le manoir le transforme en chambre d’hôtes.

Armistead Maupin joue avec tous les clichés du château qui tombe en ruines. Il manque juste le fantôme. Mais les chauve-souris mettent de l’animation. Easley House, dans les Costwolds est planté au milieu d’un bois de jacinthes sauvages, gardé par un veuf inconsolable chasseur de gitans. Mona file un amour épisodique avec la jolie postière, photographe et fan d’Elizabeth Siddal, le modèle de John Everett Millais pour Ophélie. De son côté Milady fabule sur les tableaux des nobles ancêtres Roughton auxquels elle invente de truculentes aventures pour la plus grande joie des invités payants. Wilfred, son fils adoptif métis et gay, la seconde en cuisine quand il ne savoure pas les délices du bois de la baise.

Célébration de l’amitié

Mais l’arrivée d’un couple d’Américains, les Blaylock, va bouleverser la routine. Non seulement Erny est imbuvable et raciste mais c’est aussi un mari violent. Rhonda dissimule les coups sous des couches de correcteur vert et goute à peine les pâtisseries. Armistead Maupin reconstitue alors avec sensibilité les scènes de violences, de repentir, la culpabilité ressentie et le parcours d’émancipation avec l’aide de Mona et de Wilfred. Mais qu’est donc devenu Erny le mari cogneur ? On le saura après la fête de la Saint-Jean en dansant autour du mât, en buvant du cidre qui tape et en fumant de l’herbe bio. L’occasion d’une belle fête entre amis. Avec Michael, l’ami de toujours, frappé par le sida. Et Anna Madrigal qui arrive de San Francisco pour voir sa fille, une dernière fois peut-être.

Comme toujours Armistead Maupin traite avec humour des sujets graves : sida, pénalisation de l’homosexualité dans l’Angleterre thatchérienne, violences conjugales, discriminations des minorités. Tout pétille, comme des bulles de cidre un jour d’été. À déguster sans modération.

INFOS

Mona et son manoir

Armistead Maupin

Éditions de l’Olivier

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