Paris Photo 2025 urgence climatique

Paris Photo 2025 urgence climatique. Une sélection de photographes qui allient beauté, imaginaire, technique et engagement écologique.

La COP30 de Belem s’est refermée sur un accord en demi-teinte. Toujours aucun engagement clair sur la sortie des fossiles, mais un triplement promis de l’aide aux pays en première ligne face au dérèglement climatique.

Sous la nef du Grand palais comme dans les coursives du secteur Émergences, les photographes multiplient les points de vue et les techniques pour appréhender et sensibiliser sur les urgences. Urgence à sauver la vie, le biotope, notre biotope. Urgence à montrer la Beauté.

Tour d’horizon des propositions. Une sélection basée sur l’originalité, l’engagement, la technique et l’imaginaire

Raphaëlle Peria : platanes agonisants

En 2025, la Picarde est lauréate du BMW Art Makers pour son projet « Traversée du fragment manquant » qui immortalise l’éco-système du Canal du Midi et ses platanes agonisants (Galerie Papillon). Sa technique : gravure et scraping uniques pour fusionner photos, dessins et impressions.

Depuis dix ans, Raphaëlle Peria (Amiens 1989) traque l’arbre parfait – celui qu’on dessine enfant : une boule, deux traits. À la pointe et au scalpel, elle sculpte ses images. Le blanc domine, couleur de l’oubli et de la mémoire qui s’efface. Les platanes du Canal du Midi, rongés par le chancre coloré, renaissent alors en reliefs spectraux. Hypnotique, presque murakamien. Avec son arbre cinétique et ses paysages de silence, la mémoire du monde version Raphaëlle Peria reste indéniablement gravée dans l’esprit du spectateur. (Finelife TV Exposition Raphaëlle Peria la nature et l’oubli)

Rodrigo Braga forêt en combustion

De son côté Rodrigo Braga 🇧🇷 (salonH) documente la destruction de la forêt 🌳amazonienne avec un onirisme chamanique. Ce fils de biologiste né au Brésil (Manaus) en 1976 travaille entre Rio et Paris. À Paris Photo, il présente un solo show autour de l’expérience Pedra Latente. Une confrontation entre corps et nature, corps et feu. Un feu destructeur mais peut-être salvateur. Le cliché de l’œuf en flammes évoque en effet une possible renaissance.

Chloé Milos Azzopardi résistance écologique

Chloé Milos Azzopardi (1994-Montserrat/ Catalogne,) présente « Non Technological Devices (Fisheye Gallery). La série met en scène une résistance écologique hybride où des prothèses low-tech en mousse, racines et bois flotté sont portées sur des corps nu dans des paysages post-industriels ou brûlés. Sa photo phare « L’œil qui pleure des graines » (photo d’ouverture) montre une grappe de graines de coquelicots qui s’approche dangereusement d’un œil. On pense alors à Bunūel ou au surréalisme. Mais la jeune artiste explique que cette image est en fait née d’un rituel très précis. Elle ramasse les graines dans des friches urbaines menacées de bétonnage, les « greffe » sur son propre corps, puis pleure pour « les semer à nouveau » via la larme. L’idée : si on détruit leurs habitats, le seul endroit où ces plantes sauvages pourront encore pousser… c’est sur nous.

Ioana Cîrlig plantes en survie

Née en 1987 à Bucarest, Ioana Cîrlig (Anca Poterașu Gallery) s’est formée au cinéma avant de devenir photojournaliste freelance. À Paris Photo, sa quête poétique Accept All Happiness From Me s’articule autour d’une exploration des parcs nationaux roumains, jardins botaniques et forêts carpathiques. Elle traque les plantes tenaces qui surgissent au milieu de déchets plastiques ou de ruines industrielles puis les photographie en couleur douce pour souligner leur combat pour la survie. La démarche s’inspire du folklore roumain des « zâne », les fées protectrices de la nature. Entre imaginaire et documentation. Chaque image est en effet géolocalisée et assortie de notes sur les espèces menacées et les impacts humains. Une ode résiliente aux « dernières zones sauvages » d’Europe de l’Est, loin du naïf.

Arno Rafael Minkkinen fusion corps nature

Du noir et blanc pour Arno Rafael Minkkinen 😍avec un corps mis en scène en fusion avec la nature inspirée de sa Finlande 🇫🇮 natale (caméra obscura). Né 1945 à Helsinki, le photographe vit à Boston. À 80 ans, il continue de se jeter nu dans les lacs gelés, d’imaginer des bras-branches, des têtes-rochers. Sans trucage, juste grâce à des poses longues. Avec plus de 100 solos, Arno Rafael Minkkinen est une légende.

Claudia Fuggetti la nature comme entité vivante

Claudia Fuggetti (née en 1993 à Tarente, en Italie) est artiste visuelle et photographe. Son travail explore les intersections entre la nature, la technologie et les perceptions contemporaines de la transformation selon sa galerie : caméra obscura. À Paris Photo, son projet Métamorphis invite à reconsidérer la nature 🍃en tant qu’entité vivante et respirante. L’Italienne excelle dans les portraits macro. Ceux des plantes et des animaux comme ceux des corps humains : veines/yeux/respiration. Elle travaille à la chambre 20×25 cm et effectue un développement manuel.

Photos : vues du salon Paris Photo – photo d’ouverture Chloé Milos Azzoppardi « Graines »

Paris Photo 2025

Grand Palais du 13 au 16 novembre 2025

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