Marion Laval-Jeantet : l’art au coeur du vivant
Marion Laval-Jeantet et Benoit Mangin transforment la galerie Les Filles du Calvaire en Muséum d’Histoire Naturelle.
Dans la salle du bas trône en majesté et en suspension ce qui ressemble à un squelette de dinosaure entouré de ses d’oeufs en lévitation … ou presque. Visite en flash bach avec Finelife TV avant un grand entretien dans Think avec la créatrice « protéiforme ».
Installation, tableaux, vidéos, objets : le vivant au coeur de l’oeuvre
La pièce maîtresse de l’exposition est bien un grand squelette. Mais pas celui d’un dinosaure. Celui d’un kangourou très finement sculpté par le duo Art orienté objet composé de Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin. Presque une dentelle d’os aux motifs ésotériques. Les motifs sont notamment inspirés par la mythologie aborigène.
L’exposition de la galerie Les Filles du Calvaire reprend les grandes thématiques que les artistes explorent depuis 1991. Le vivant est au centre des oeuvres : installation, tableaux, vidéos, objets.
L’animal est omniprésent. Rien d’étonnant puisque l’écologie irrigue les recherches des artistes.
Les représentations d’animaux exposés sont revêtues de tricot. Une manière de valoriser les savoirs populaires un peu dédaignés.
Aby Warburg : chamanisme, écologie, pensée, méditaton
L’exposition s’inspire de la vie de l’historien de l’art et anthropologue Aby Warburg. Elle trace un chemin initiatique où se croisent chamanisme et écologie, espaces de méditation et de pensée.
Aby Warburg redoutait que l’âge de l’électricité et des télécommunications ne modifient l’espace physique jusqu’à le détruire. Ses angoisses le conduisirent à l’internement. Afin de reconquérir sa liberté il du convaincre les psychiatres de sa bonne « santé mentale ». Il s’inspira de son initiation dans la communauté des Indiens Hopis pour construire ce qui représentait à ses yeux un « espace de contemplation (Andachtsraum) où le lien entre le mythe et la nature n’est pas rompu » et un espace indispensable au déploiement de la pensée (Denksraum) remède aux maux de son époque et à sa propre angoisse.
Cette référence à Aby Warburg n’a là non plus rien de surprenant.
Au regard des enjeux actuels il ne serait pas mauvais de les faire résonner.
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