AsiaNow 2018 : focus sur le Japon
Combinaison blanche maculée Teppei Keneuji range son matériel dans de grand sacs de supermarché. Le performeur vient d’achever une oeuvre de la série ‘White Discharge« . Le show qui s’est tenu dans le cadre Asia Now a été accompagné d’un set des DJ Tokyoïïes Maddeg et Araki Masamitsu. Teppei Keneuji est une figure reconnue de l’art japonais. L’ artiste protéïforme pointe la consommation de masse de la culture nippone en réinterprétant des objets trouvés, des matériaux du quotidien, des personnages de mangas.
Le Japon était à l’honneur lors de cette 4ème édition d’AsiaNow, foire d’art contemporain asiatique, qui a accueilli, entre le 17 et le 21 octobre, 42 galeries sur les 2 étages du 9 avenue Hoche. La scène coréenne était également très présente à côte d’ artistes chinois de renom et de talents émergents d’Asie du Sud-Est. Le programme incluait des conversations, des vidéos, du design, des expériences de réalité virtuelle.
Parmi les projets spéciaux citons celui de Dei Kathryn Barton, deux fois lauréate du prix Archibald la plus prestigieuse récompense australienne en matière de portrait. Ses peintures figuratives colorées interrogent le sexe, le désir, la maternité et le monde naturel.
Côte réalité virtuelle, on distingue le projet Happily Contained de Mia Ling où le spectateur explore les utopies et les désirs contemporains à travers les banlieues américaines d’après guerre et les villes chinoises fantômes.
Les artistes présents s’expriment à travers tous les genres, multiplient les supports (sculpture, design, peinture, vidéo -« Vidéo Back » de Masayuki Kawai, une performance qui cherche à mettre en place une culture des nouveaux médias-) et questionnaient le rapport au monde (Lee Wan et les effets de globalisation, de la surconsommation, de la dévalorisation du travail) comme au temps (« She already gone » de Yu Hong où le temps régresse au fur et à mesure que le personnage vieilli),
Outre ces grandes thématiques, FineLIfe TV a remarqué un souci du paysage.
Les paysages urbains de Yang Li montrent les « ruines de la civilisation moderne« . Tout en relief, ceux de Lee Jin Woo inscrivent l’humain dans l’histoire traumatique de la Corée.
Shiori Eda explore, entre figuratif et surréalisme, une nature indomptable, parfois douce parfois violente à laquelle une femme fait face. Ces cratères qui aspirent la vie rappellent la fragilité de l’existence.
On passe du monde à l’identité avec Yu Jinyoung. L’artiste se penche sur l’identité et sur le rapport à l’autre à travers des personnages en PVC aux visages visibles mais au corps transparents. Le regard des personnages se perd dans l’espace. On ne sait si l’attention est captivée, méditative ou indifférente. Troublant !
Comme le sont les regards découpés ou figés dans des figurine de bois de Akira Miyamoto.
Le trouble conduit (parfois) à la méditation. Celle que déclenche la beauté des ondes cristallisées de Kim Yunsoo.
(photo)
Ou encore celle à laquelle invite les mélanges de grès et d’argiles des cercles de Yoshimi Futamura. Cette nature compressée, comme au bord de l’explosion, appelle un éveil spirituel.
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