La vallée seule : totem et vies à tisser

La vallée seule n’est pas une montagne pour hypster à trottinette fan de vacances authentiques, loin des sentiers battus mais proches des autochtones.
Elle a séduit un temps de riches urbains qui ont transformé les bergeries à l’abandon en d’élégants domaines. Mais vaincus par 6 mois de neige et un réseau blanc, il sont repartis vers les villes laissant au garde chasse l’organisation de battues pour survivialistes portés sur l’anthropomorphisme.

La vallée est rude, hostile. Ici la nature ne se dompte pas. Elle accepte ou rejette l’homme.
André Bucher décrit la vie d’une poignée « d’acceptés ». Des bannis de la vie ordinaire qui ont eu la mort, la peur, la trahison pour compagne.
Reconvertis en gardien ou en paysans, ils forment avec le buraliste, la postière et l’institutrice une communauté d’adultes et d’enfants qui vit tant bien que mal en osmose avec les saisons et les animaux dont un grand cerf totem. Les différences d’opinions et d’orientations politiques se règlent parfois au fusil Mais la Vallée et elle seule apporte la paix et un certain salut.

Sous l’écriture d’André Bucher, chaque personnage devient artiste-poète, chaque existence fragment de cosmos.
Cette écriture, très particulière, nous plante paysages et sensations dans le corps.

« La vallée seule » est un roman païen dont la plume creuse l’homme et la roche.

La Vallée seule
André Bucher
Éditions Le Mot et le Reste
http://lemotetlereste.com

Léonore Cottrant
leonore.cottrant@finelife.info

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