Jardins Jardins 2017 : Alerte Verte

L’édition 2017 de Jardins Jardins met la nature au coeur de la ville. Une urgence ! Terrasse entre jardin et usine, jardin échafaudage, bonsaïs sculptés, structures explosives … tour d’horizon des tendances de la green city.

Pour le paysagiste Pierre-Alexandre Risser « Le monde végétal est encore très mal connu. Ce monde ce sont des milliers d’espèces qui vivent dans une prairie permanente les unes à côté des autres en harmonie avec leurs règles. Je pense que les humains qui habitent et habiteront dans des mégalopoles de plus en plus grandes devront puiser des modèles dans ce monde végétal pour vivre eux-aussi en harmonie« .

Vivre en harmonie dans la ville nature

Vivre en harmonie dans la ville nature, c’est le thème de Jardins Jardins.
Une 14ème édition qui célèbre par ailleurs le bicentenaire de la naissance Jean-Charles Alphant le maitre des jardins à la française,

Comme un vol de papillon sur la ville, FineLife TV vous fait butiner les 11 grands jardins, les 20 mises en scène et la centaine d’exposants.

11 grands jardins, 20 mises en scène 100 exposants.

Dans l’allée des Sangliers, place à la haute bouture avec des espaces paysagers de 50 à 150m2 qui demandent 13 jours de montage.

Des jardins qui utilisent le végétal comme matière première afin de reconquérir la cité en se glissant dans les plus petits recoins.

Jardins de reconquête

Le Chrysalide Palace propose ainsi des parenthèses organiques, des réservoirs de biodiversités dans la ville. Ces jardins de reconquête utilisent les papillons comme moyen de poétisation.

À Jardins Jardins, on trouve également des idées à chiner pour végétaliser les maisons.

C’est une pièce à vivre que donne à voir l’entreprise Danet avec un mélange de plantes et d’acier, le matériau le plus recyclé au monde.

On peut poursuivre la promenade en se posant sur une coupe entre le green et le rouge. Et méditer sur Cythère, l’île mythique dédiée à l’amour. Une île qui a inspiré une scène galante de Watteau.

Un jardin échafaudage

Le point de vue est parfait pour contempler le jardin échafaudage de Pierre-Alexandre Risser, l’un de fondateurs de l’événement.

« Les villes vont devenir de plus en plus denses, les habitations de plus en plus élevées. La question est de savoir comment végétaliser des bâtiments de plus en plus hauts » explique Pierre-Alexandre Risser » Nous avons répondu à cette question en dressant un échafaudage sur laquelle nous avons recréé à 3,50m une terrasse de 60 m² est à 6 m de hauteur un balcon de 150 m² » .

Une proposition pour habiller « la ville verticale » de demain avec des plantes grimpantes des arbres et des arbustes . Le paysagiste prend aussi en compte la question de l’ensoleillement. « Sous ce balcon et cette terrasse où nous avons imaginé une cour très à l’ombre, une cour qui ne voit presque pas le soleil où vous pousser des plantes qui se plaisent dans des zones d’ombre denses, le palmier d’Himalaya par exemple« .

Pierre-Alexandre Risser fait partie des nominés aux prix Jardins Jardins de l’année.
Il y a 3 catégories : création paysagère, presse et exposants.

Une usine jardin en terrasse

Sylvère Fournier, se distingue une nouvelle fois.
Originaire de Mayenne, il a grandi près du potager familial, a passé son enfance entre forets et cabanes bref il était fait pour le jardin.

« On recherche un tas de choses dans un jardin. On s’y réfugie on s’y fait un cocon pour retrouver un peu de notre enfance, satisfaire notre curiosité, notre envie de découverte. Les souvenirs d’enfance font que le jardin est un endroit où l’on se sent bien, un endroit où l’on a envie d’être et de rester » pense le maitre jardinier.

En 2016, le paysagiste, au prénom prédestiné, avait remporté le prix de la création paysagère pour « Jardin en Apesanteur ». Cette année il nous immerge dans un autre monde.

« Ce jardin est né d’une rencontre avec François qui dessine du mobilier à partir de matériaux de recyclage.Je suis parti de l’idée d’une vieille usine que l’on aurait abandonnée, qui aurait été recolonisée par une végétation spontanée et se serait finalement transformée en jardin. Ce que j’aime surtout c’est le paradoxe entre le jardin et l’usine qui est souvent signe de travail de bois de pollution. Ici l’usine est devenu un havre de paix« . La palette végétale est simple,  rustique, »sauvage » « afin de donner vraiment cette sensation de colonisation de la nature sur les structures et les bâtiments industriels.  Donc en dehors du lierre qu’il a colonisé toutes les façades et la cabane, on trouve également des érables champêtres, du laurier et beaucoup de graminées pour apporter de la légèreté « .

Les artistes occupent aussi les jardins. On y voit de drôles de champignons, les céramiques out-door in-door de Delphine Messmer ainsi que les sculptures de Lussou.

Les créations d’artistes et de designers habillent les jardins que l’on visitent et les jardins interdits comme ce bout de beauté japonaise que l’on a juste la permission de contempler.

Des cabanes « explosives »

Sur la Terrasse près de l’Eau d’autres découvertes attendent le promeneur.
On remarque dans Le village des Projets, la cabane Explosives Natures récompensée par le prix de la cité verte. Le public est invité à jeter dans ces structures vertes des bombes de graines.
Inspirée des armes végétales de la guerrilla jardinière ces installations prennent la forme d’abri, de protection d’arbres, de clôture ou de mobilier.

Des bonsaïs tatoués

À deux pas on trouve le stand de Ghoswood.
L’équipe applique les nouvelles techniques de design graphique aux bonsaïs, des racines aux branches en passant par le tronc. Inspirés du tatouage, les dessins se veulent symboliques. Le devise de la maison « Sous le bitume repose une foret oubliée » s’inscrit dans l’actualité.

La forêt est à réveiller sans attendre.

La végétalisation des villes : une urgence.

La végétalisation des villes revêt un caractère d’urgence.

« La ville doit devenir plus verte pour lutter contre les excès de chaleur, de froid, les excès d’eau et surtout pour le bien-être de ses habitants. Les hommes et les femmes qui habitent près d’un grand jardin ou d’un espace vert consultent moins le médecin, sont moins sujets à des crises d’angoisse » certifie Pierre-Alexandre Risser « Tout cela a été chiffré par les anglo-saxons Recréer un espace vert pour les citoyens est finalement une économie pour la société et non un coût ».

Même son de cloche chez Sylvère Fournier. « On a perdu le lien avec la nature et on s’aperçoit que c’est vital. Les gens en ville sont plus stressés que ceux qui habitent à la campagne. Ce besoin de vert est en nous, c’est instinctif, primitif. On n’en a besoin, c’est primordial pour notre bien-être ».