Imane Ayissi : premier défilé PFW Haute Couture
Imane Ayissi : premier défilé PFW Haute Couture printemps-été 2020
Imane Ayissi est le premier styliste Africain à intégrer le calendrier officiel de la Paris Fashion Week Haute Couture. « C’est d’abord la reconnaissance de la qualité du travail d’Imane Ayissi et de celle de l’artisanat de différents pays africains. C’est ensuite la prise en compte de l’existence du luxe en Afrique » commente-t-on dans l’entourage du créateur franco-camerounais « Espérons que cela donne une plus grande visibilité au travail d’Imane et attire l’attention de nouveaux acheteurs, collaborations, investisseurs ».
Imane Ayissi (51 ans) né d’un père boxeur et d’une mère hôtesse (Miss Cameroun 1960) arrive à Paris au début des années 90.
Un itinéraire balisé d’espaces le structure : le ring de son père, la scène (il danse notamment avec Patrick Dupond), le catwalk (il défilé pour Cardin, Lanvin, Yves Saint-Laurent)
C’est peut-être ce rapport au corps, à la posture qui explique l’exigence du couturier, par ailleurs fan absolu de Madeleine Vionnet et de Balenciaga, pour la coupe. Le tombé, le mouvement, la vie du tissu sur le corps sont des essentiels.
Kente, faso : célébration des tissus africains
Mais le créateur se veut avant tout un ambassadeur des textiles du Continent.
Et comme sur le ring Imane se bat contre un adversaire : le wax. Ce tissu, adaptation du batik indonésien, a été confectionné en Europe et « vendu » à l’Afrique. Emblème de la mode africaine, le wax résonne pour Imane Ayissi comme un symbole du colonialisme. Lui se bat du côté du faso dan fani du Burkina Faso, du kente (tissages traditionnels de l’ethnie Akan du Ghana), de l’obom du Cameroun, du raphia de Madagascar et du Cameroun.
Raphia, obom : l’humble et le noble
Imane Ayissi mixte le noble et le « commun » comme le raphia dont il tire des robes et des tops au rendu bluffant.
Dans la collection Haute Couture Printemps-Été 2020 on distingue de longues robes sublimes ornées de fleurs faites d’obom. Ce textile non tissé à base d’écorce d’arbre a été teinté, découpé et parfois embelli de cristaux swarowski.
Préoccupation environnementale
L’obom, présente l’avantage d’être écologique, autre préoccupation du couturier « Toutes les matières ne le sont pas bio. Il y’a encore un peu de coton traditionnel et de la soie non certifiée organique. En revanche, les faso dan fini et les tenté sont en fil de coton bio du Burkina, et de nombreux tissus utilisent du chanvre (organique) et du coton organique avec ts teinture GOTS » certifie l’entourage du fashion designer.
Oukouma : une mode au luxe métissé
Imane Ayissi a baptisé sa collection, qui a demandé 3 mois de travail, Oukouma. Ce qui signifie la richesse. Disons plutôt les richesses. Les définitions se déclinent à l’envi. Et à l’envie de mélanges. Le couturier est un créateur de métissages luxueux.
Le meilleur symbole est peut-être un tailleur pantalon aux imprimés infimes réhaussé par une grande écharpe de même matière portée sur l’épaule façon boubou.
On peut citer au même titre les robes de soie qui s’ornent de ceintures de raphia ou bien, on l’a dit, de fleurs d’obom.
Les tissus africains sont mêlés à des soieries et des cotonnades françaises ainsi qu’à des tissus organiques (coton organique/chanvre, chanvre/soie etc) de Chine.
Côté couleurs le noir, le blanc, le « terre » côtoient des alliances fuchsia-orange, rose-verts, jaune ou vert.
La collection d’Imane Ayissi est l’une des plus originales de cette saison couture SS 20.
Un coup de cœur de la rédaction !
Imane Ayissi : premier défilé PFW Haute Couture
Imane Ayissi
https://www.imane-ayissi.com/
Crédits photos : Fabrice Malard
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