Comme en 40 : expo du Musée de l’armée sur une année charnière
Comme en 40 : expo du Musée de l’armée sur une année charnière. Focus sur les hommes et la seconde guerre mondiale à travers des uniformes, des installations interactives, des images d’exode ou de propagande, de la ligne Maginot à Brazzaville en passant par la Hermann Göring Straße dans la France occupée.
Deux couloirs truffés d’alcôves, de dispositifs multimédia, de documents historiques et intimes.
Le premier retrace les mois de la drôle de guerre comme le désastre de la Campagne de France en suivant un parcours chronologique.
Le deuxième plonge dans la vie quotidienne sous l’occupation allemande en adoptant un point de vue géo-thématique.
Les deux temps de l’exposition ont un objectif commun : fouiller les coulisses et faire vivre l’année 40 « à hauteur d’homme ».
C’est d’ailleurs par une parole d’homme, celle de l’historien et résistant Marc Bloch, que commence et s’achève « Comme en 40 ». Mots de sidération devant la défaite puis appel à la résistance « Je souhaite que nous ayons encore du sang à verser ».
En préambule, le lieutenant-colonel Christophe Bertrand co-commissaire de l’exposition précise « 1939 cristallise les principaux moments de l’histoire européenne depuis 1933 : explosion du Traité de Versailles, réarmement de la Rhénanie, annexion des territoires germanophones etc« .
Des uniformes, des hommes et des campagnes
Tandis qu’une timeline sert de repère chronologique ajoutant, de pièce en pièce, les nouveaux événements aux anciens, les costumes et équipements incarnent la guerre dans des silhouettes de soldats : aviateurs, conducteurs de chars … Le retard de la France sur l’Allemagne s’illustre ici par la différence entre les niveaux d’équipements (matériel radio notamment)
La silhouette d’un officier de la Légion Étrangère rappelle des épisodes peu connus de la Seconde Guerre mondiale comme l’intervention franco-britannique en Norvège envahie par les Allemands (avril 1940). Celle d’un chasseur alpin renvoie aux expéditions victorieuses dans les montagnes frontalières de l’Italie.
Les tenues retiennent l’oeil par leur variété « Nous avons voulu insister sur l »importance des troupes des ex-colonies – 10 % de l’effectif total- en montrant leur uniformes » note le commissaire.
Une casemate et un film sur la ligne Maginot
« Alors que l’Allemagne s’entraînait en bombardant l’Espagne avant d’attaquer la Pologne, la France développait une stratégie défensive » rappelle Christophe Bertrand.
La ligne Maginot en est la symbole
Une casemate et un film montrent la vie de quelques 200 000 hommes dans les forteresses des frontières franco-allemandes et italiennes. Parallèlement les masques exposés témoignent du choix de cette stratégie défensive de la France.
Les hommes des forteresses et les hommes des tanks
Des hommes dans des abris vont être balayés par des hommes dans des tanks. En 15 jours le temps de la Campagne de France (10 mai -25 juin 1940), la guerre bascule. Les forces motorisées sont impuissantes. La France capitule.
Une carte animée permet de suivre les mouvements de troupes en une géographie de la défaite. « Les soldats anglais ont été évacués à Dunkerque par l’armée française. Ce qui a permis à la Grande Bretagne de préserver ses forces » souligne le lieutenant-colonel Christophe Bertrand.
Un char allemand Panzer III et un char français B1 Bis stationnent devant les Invalides en mémoire de ce choc inégal.
On passe alors au deuxième moment de l’exposition, celui de l’occupation.
Entre 8 et 10 millions de déracinés
Comme en 40 regroupe plus de 200 documents allant du ticket de rationnement aux listes de livres interdits en passant par des photos de propagande nazie et des images d’exode. Entre 8 et 10 millions de Français, hommes, femmes et enfants fuient leurs maisons, s’entassent sur les routes. Soit 1/4 de la population. Un désastre humain. Où vont ces déracinés ? Les installations interactives montrent les nouvelles frontières France occupée-France libre, les zones interdites comme la bande atlantique trop proche de la Grande Bretagne et les zones d’internement des prisonniers.
Guerre des ondes
Tandis que la maréchal Pétain signe les armistices avec l’Allemagne et l’Italie, un général inconnu se rebelle. Charles de Gaulle lance son appel du 18 juin. Très peu entendu, il initie une guerre des ondes sans précédant. On découvre le micro du 18 juin, des portraits du chef de la France libre, des textes. À l’image d’Enigma dans le domaine du renseignement, le micro et le poste TSF montrent la force des nouvelles techniques et les enjeux de l’information et de la désinformation. Fakes news et fack cheking version 1940.
L’empire contre attaque
Comme an 40 insiste sur le rôle fondateur de l « Empire », un moment crucial éclipsé par la campagne d’Afrique et le débarquement du 6 juin 1944.
Charles de Gaulle établit le QG de la France libre à Brazzaville et lance son manifeste depuis cette nouvelle capitale de la France anti-vichyste.
Une carte interactive retrace le ralliement progressif des pays Africains alors sous coupe Italienne. Les Nouvelles Hébrides (Vanuatu) lancent le mouvement. Suivent le Tchad (télégramme de Félix Éboué), le Cameroun, l’Ouganda, le Congo. Avec le rendort du Gabon et des territoires indiens et océaniens la France libre pose les bases d’un État souverain. De Gaulle n’est plus seulement seulement à la tête d’un gouvernement en exil.
La contre attaque peut commencer.
Comme en 40 : expo du Musée de l’armée sur une année charnière
Crédits photo : musée de l’Armée et FineLife TV
MEMO
Drôle de guerre : 3 sept. 1939 – 10 mai 1940
Campagne de France ; 10 mai 1940 – 25 juin 1940
18 juin : appel du général de Gaulle
Armistice : 22 juin 40
27 octobre 1940 : manifeste de Brazzaville
Comme en 40
Musée de l’Armée – Hôtel National des Invalides
Du 17 septembre 2020 au 10 janvier 2021
https://www.musee-armee.fr/au-programme/expositions/detail/exposition-comme-en-40.html
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