Obso : bijoux « urbangothic » chics et éthiques

Laurine Brayé, la créatrice d’Obso, diminutif d’obsolète, propose des bijoux de cuir réalisés à partir de chûtes récupérées dans les maisons de couture. Chics et éthiques, les collections séduisent un public de niche. Rencontre.

14h. On ouvre la porte du Girls & Roses, une boutique de fleurs louée par de jeunes créateurs dont Laurine Brayé.
Pas de chance, c’est l’heure de la pause.
On en profite pour visiter.

Par ici, des céréales bio pour le plaisir ou pour le sport (la créatrice bien musclée prépare un triathlon). Là des maillots de bain pour nager pas pour faire la belle. Le tissu est trop lourd, on passe. À côté des chaussures orthopédiques mignonnettes avec petit talon et … mais Laurine arrive alors on se recentre.

Pitch sur le parcours : après des études à l’École supérieure des arts appliqué Duperré à Paris et à l’Institut des arts ArtEZ aux Pays-Bas suivies par des expériences dans la mode, elle lance son l’atelier en 2016.

Osbo, sa marque, est « porteuse d’une charge affective, celle que recèle les vieux objets » et une protestation contre l’obsolescence programmée.

La petite brunette est précise et déterminée. Sa démarche s’inscrit dans le Slow fashion, en l’occurrence le recyclage de cuirs de très belle facture qu’elle revisite de manière artisanale. Tout est fait main et chaque pièce est unique. « Je travaille le cuir un peu comme un sculpteur afin d’obtenir des variations subtiles » explique la jeune designeuse.
Objectif : zéro déchet.
Le chantier du moment : un tannage allégé en eau et en toxiques.

Laurine Brayé n’est pas née écolo. Elle l’est devenue lors de ses missions au sein de l’industrie de la mode. Conscience du « gâchis » de matières, elle récupère les chûtes de cuir pour en faire des bijoux. Pourquoi les bijoux alors qu’elle se destinait plutôt à la botterie ? « Le bijou s’est imposé à moi parce que c’est un support d’expérimentation illimité« .

boucles d’oreilles Corole

Les it ?
Des corolles, boucles d’oreille à pendant en métal et cuir dont les pampilles font penser à une fleur.
Le bracelet « Bourgeon », fait d’agneau recyclé noir, cabochons d’hématite et 3 chaînes en laiton inoxydable noir.
La bague noir « Torrent » en cuir noir plissé.

Rebirth comprend 20 pièces. Des bagues, des sautoirs, des bracelets, des boucles d’oreilles renvoyant à « un univers poétique et rock : l’urbangoth chic« . La créatrice insiste sur les effets « matière » du métal (argent vieilli et bronze ancien) aux sombres surbrillances et déclinaisons de noir.


« Le cuir le je torsade, je le plisse, je le brode, je lui ajoute des perles pour évoquer la floraison de la nature. L’usage de techniques modernes et ancestrales permet d’obtenir des bijoux qui semblent épouser le lit sinueux des rivières et l’ondulation des écorces« .

Avec sa deuxième collection, « Rebirth », Obso veut attirer une clientèle parisienne. Jusqu’ici elle vendait (très bien) via les réseaux sociaux, aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada.

On lorgne grave Torrent la bague en cuir plissé.

http://obso-by.com