Tonton Gibs : Street style
Tonton Gibs : Street style une histoire de la mode urbaine des années 80 à nos jours. Un voyage de la rue aux catwalks. Une cartographie des lieux, des styles et des marques emblématiques.
Tonton Gibs : Street style une histoire de la mode urbaine
Tonton Gibbs nous a déjà régalé d’une anthologie des sneakers. On ne change pas une formule qui marche. Alors le youtubeur reprend pour son nouvel opus la méthode qui lui a fait écouler 20 000 exemplaires. En effet il recense tendances, écoles et mouvements en voyageant et en s’entourant d’experts amis.
Ainsi dans cette histoire de la mode urbaine de 1980 à nos jours, Tonton Gibs convoque Uncle Texaco & Teki Latex. Le premier est DJ, expert en street marketing (Nike, Polo Ralph Lauren). Le second, ancien membre du groupe TTC, DJ et co-créateur du label Sound Pellegrino, se révèle également grand amateur de sapes.
Tonton Gibs reprend aussi ses interviews des acteurs de la street culture et ses encarts people : Travis Scott, Kanye West …
Origines : les contre cultures des années 80-90
L’auteur commence par recadrer les choses . Chaque vêtement « Streetwear » a initialement une fonction précise. « À la fin des années 70 et au début des années 80 les danseurs avaient besoin de vêtements amples tout simplement pour des raisons pratiques. Il en va de même pour les skateurs : des marques comme Dickies ont permis au Californiiens de détourner les vêtements de travail et de se les approprier »
Et donc en forçant le trait on pourrait dire comme en sociologie ou en philosophie qu’il faut questionner l’outil. En l’occurrence le vêtement.
Il n’en reste pas moins que le Streetwear, et Tonton Gibs le reconnaît, est «une invention marketing validé à un moment T par la rue ».
Quand la rue dicte ses codes : de la street au catwalk
Aujourd’hui les vêtements ne sont plus directement liés à une fonction ou à une activité sportive ou artistique. La mode urbaine est devenue une affaire de style. Et le livre enquête justement pour recenser et décrypter l’ensemble de ces styles notamment ceux qui ont émergé à partir des années 2010 : Lolife, hypebeast, techwear… Un focus également sur ke phénomène Suprême NYC, un skateshop côté en bourse
Les auteurs rappellent que le Streetwear nait dans les contre-cultures des années 80-90, influencées par le graffiti, le hip-hop, le skate et le surf.
Alors on part du B -Boy, de la breakdance et de l’arrivée du hip hop en France pour finir sur les catwalks des fashion weeks. Et au fil des pages on parle East Coast et West Coast style, skate et outwear. Et bien entendu on avance « brandé » car comme dans »cultissimes sneakers » l’auteur souligne la symbiose entre les marques et les styles.
Par exemple ce qu’Adidas, Reebok ou Nike sont au(x) basket(s) et au sport en général, Timberland ou Moncler le sont à l’outwear. On remarque en passant une hallucinant doudoune Moncler x Graig Green (2020). Si elle reste une protection – luxueuse- contre le froid, la combi aux allures de tableau abstrait n’a sa place qu’en milieu ultra urbain et ultra restreint. So hype !
Les grandes maisons cajolent cette (pas toute) nouvelle manne. De Balanciaga et Jacquemus version oversize à Gucci, par ailleurs très porté sur le marché juteux des métavers,
Elles nomment leurs représentants aux postes clef. Ainsi Demna Gvasalia de VETEMENTS est D.A. Balenciaga. Autre exemple : Kim Jones rejoint Dior.
Veilleurs, scrutateurs ils ont su s’approprier les matières et les coupes de la rue pour les transformer en objets de luxe et de désir. Un savant dosage entre la fidélité à l’esprit des cités ultra tendance et le rêve de marques des suburbs.
Aujourd’hui les Maisons adoptent les égéries rap X street. A$AP ROCKY pour Dior. Travis Scott pour Saint Laurent.
Elles multiplient également les collabores. Suprême et Louis Vuitton en 2017. Ou Prada et Adidas en 2020. Ou encore Dior et Stussy la même année.
Tonton Gibs Street style et marques inclassables ou durables
Le livre récence 332 marsues de Streetwear dans le monde. Sans compter celles qui ne revendiquent pas le terme.
Tonton Gibs cite les directeurs artistiques iconiques. Virgil Abloh, fondateur de la célèbre marque urbaine de luxe OffWhite récemment décédée. Et Shayne Oliver créateur de la marque HOOD BY AIR. Ou encore Ronnie Fieg. fondateur de Kith.
Last but not least l’ouvrage fait un tour du côté des très creatives marques japonaises : Hysteric Glamour, Masterman Japan, Neighborhood, Cav Empt, Fragment Design. Et des créateurs stars comme Jun Takahashi / Undercover. Ou Nigo fondateur d’A Bathing Ape
L’ouvrage pointe également des « labels » inclassables comme Stüssy, Aimé Léon Dore,Anti Social Social Club ou Awake. Et il passe -surprise-
par la mode durable de Gaëlle Constantini.
Un beau livre, une belle enquête malgré l’enfilade de marques qui finit par faire catalogue promo.
Street Style La mode urbaine de 1980 à nos jours
Tonton Gibs
Éditions Larousse https://www.editions-larousse.fr
Crédit photos : Éditions Larousse Tonton Gibs
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