Paris+ par Art Basel focus textiles
Paris+ par Art Basel focus textiles .Dans cette édition 2023 qui confirme le retour du figuratif notre sélection d’artistes de Louise Bourgeois à Sheila Hicks en passant par Laura Lamiel, Jeanne Vicerial ou encore Billie Zangewa.
Paris+ par Art Basel réunit pour sa deuxième édition au Grand Palais Éphémère 154 galeries venus de 33 pays. Hors les murs, les collaborations s’enrichissent avec notamment un partenariat avec l’Institut de France qui met le textile à l’honneur.
Sheila Hicks : obélisque et cœur de fibres
Sur le parvis de l’Institut, Vers les Horizons Inconnus (photo principale) s’élance ainsi vers le ciel. À près de 6 mètres de haut. L’installation de Sheila Hicks est peut-être une flèche d’espoir dans un contexte très incertain entre menaces écologiques et instabilités géo-politiques. Plus précisément l’artiste, inspirée par Brancusi, cherche à défier la pesanteur. Plus précisément encore l’œuvre est composée de fibres acryliques teintes avec des pigments naturels de Turquie puis tordues en gros fils (ou fins cordages). On tourne autour de l’installation à 360 degrés et on lève le regard vers l’infini.
On retrouve Sheila Hicks à Paris+ par Art Basel sur l’espace Frank Elbaz. When Blue was Blue arrive directement de l’atelier de l’artiste textile américaine qui vit à Paris depuis le début des années 60 et brouille les pistes entre design, beaux-arts et arts décoratifs. Ce cercle convexe est tissé de lin, coton et fibres acrylique colorées.
Louis Vuitton : le sac Capucine de Billie Zangewa
Durant la semaine de l’art, Vuitton inaugure son exposition Rothko à la Fondation et gare son truck à Paris+ par Art Basel. L’espace du malletier est en effet désigné en camion aux allures de malle géante, une réplique de la Malle Courrier en cuir de Pharrell Williams. À l’intérieur une exposition réunissant le top de l’art contemporain dont sept œuvres inédites de Yayoi Kusama exposées pour la première fois. Mais aussi les nouveaux sacs Capucine revus par Ewa Juszkiewicz, Liza Lou, Tursic & Mille, Ziping Wang et Billie Zangewa. La créatrice, originaire du Malawi et très engagée dans le féminisme du quotidien, travaille généralement des tissus africains, des chutes de tissus, des perles ainsi que divers autres matériaux textiles. Elle livre un sac fait d’un patchwork de soie aux tons dorés mettant en scène son fils Mika.
Annette Messager : fragments de corps sous filet
Annette Messager, pionnière dans la réhabilitation des arts modestes, des « arts de fifille » (tricot, broderie, tapisseries etc), présente modestement « Mes Vœux sous filets » 1998 sur le stand de Marian Goodman. Élément de l’œuvre monumental homonyme, la pièce montre/dissimule dans un filet rideau des photos isolant des fragments de corps.
Louise Bourgeois : Dont’t Swallow Me !
De son côte la galerie galerie Karsten Greve affiche Dont’t Swallow Me !, 2008 de Louise Bourgeois, une gravure à l’eau-forte sur fond mou, avec collage de tissu et ajouts au crayon. L’œuvre s’inscrit dans la phase hautement expérimentale de l’estampe qui a occupé les dernières années de l’artiste entre 2005 et 2010. Moins spectaculaire que les araignées dont l’une a été vendue 40 millions de dollars en 2023, l’œuvre reflète néanmoins parfaitement le caractère auto biographique de l’œuvre de la créatrice iconique.
Laure Prouvost : fantasque tapisserie des Flandres
Laure Prouvost fait escale à Paris+ par Art Basel avec We Will Keep Cool une œuvre qui met en scène les pérégrinations d’amis aux profils flous. Entre végétal et animal. Une tapisserie façon Flandres dans la veine fantasque et surréaliste de l’artiste nordiste qui a exposé à la Biennale de Venise en 2019.
Laura Lamiel : manteaux de gaze contre écorchures
Laura Lamiel originaire de Morlaix (Bretagne) aime jouer avec les matières et les formes Elle a exposé aux quatre coins du monde. Et récemment au Palais de Tokyo (été 2023) « Territoires intimes » (Expo street art et affects artistiques au palais de Tokyo ). On retrouve notamment sur Paris+ par Art Basel les manteaux de coton qui rappellent à la fois la mue et le soin à travers la gaze qui entoure les écorchures.
Jeanne Vicerial : textiles trip et fil infini
Présence à l’enfant, 2022. Droite : Enfant, 2022. Œuvres de Jeanne Vicerial. Photographies de Bertrand Huet Tutti. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Templon.
Des cheveux et des poils, l’exposition du musée des Arts décoratifs, mettait à l’honneur une pièce de la créatrice Jeanne Vicerial. Entre mode et sculpture, les vêtements armures de l’artiste sont toujours spectaculaires. Dérangeantes parfois. Mais toujours tripales. Paris+ par Art Basel expose une œuvre de l’élève d’Hussein Chalayan qui a inventé une technique inspirée de l’impression 3D permettant de tisser avec un fil unique recyclé. Un fil comme infini et parfois long de 150 mètres. La galerie Templon expose Entités 2, un travail à la main en cordes et fils de 2022.
Eric Nathaniel Mack : peinture upcyclée et très inclusive
Ask Binx to wear a backless frock 2023
Eric Nathaniel Mack s’est fait remarquer en mettant en scène le défilé de Grace Wales Bonner lors de la London Fashion Week Men’s AA 2018. Il collabore d’ailleurs régulièrement avec le monde de la mode. Mais le créateur se définie avant tout comme peintre. Certes dans une version large, inclusive. Car ses créations sont un savant mélange de textiles usagés, de vêtements usés, « de couvertures de déménagement et de chiffons déchirés, ainsi que de morceaux de papier, de photographies et d’extraits de livres et de magazines, élargissent et transforment la notion de peinture ».
Thomas Bayrle : tapisserie vacheS qui rient
Pionnier du pop art, Thomas Bayrle croise aussi art, travail de tisserand et enjeux sociétaux. À Paris+ par Art Basel, le Berlinois accro au logo la Vache qui rit depuis 1967 poursuit son focus avec Artistinnen (2022). La tapisserie représente en effet trois gymnastes, un vélo et en background des centaines de vaches … qui rient.
Kimsooja : Bottari & cie
L’artiste conceptuelle transdisciplinaire a commencé à s’intéresser au textile durant ses études. Depuis il irrigue son œuvre. Kimsooja questionne sa dimension à la fois universelle et quotidienne, la proximité qu’il instaure. Par ailleurs elle explore le côté féminin et domestique du tissu dans la tradition. Ses premiers travaux sont inspirés par des vêtements portés par sa grand-mère. Une œuvre comme Sewing avec ses tissus noués questionne l’horizontalité et le verticalité du monde.
À travers le textile associé à d’autres médiums comme la photo ou la vidéo, elle documente également le voyage et le nomadisme. En 2023 l’exposition Faut-il voyager pour être heureux à la Fondation EDF présentait la vidéo Bottari (1) Truck-migrateurs sur l’itinérance des expulsés de l’église Saint-Bernard (Paris 18ème) en 1996. Cette pièce est visible à la foire.
(1) le bottari est un balluchon fait d’un tissu traditionnel coréen, le bojagi.
INFOS
Adresse
Grand Palais Éphémère
2 place Joffre
75007, Paris
Du 20 au 22 octobre 2023
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