Livre Lame de feu épopée arctique

Livre Lame de feu épopée arctique .Dans une nature rude et somptueuse Brita la guérisseuse trace son chemin et assume ses désirs face au sexisme, à l’Église et à la colonisation.

Les Éditions Paulsen ont eu la bonne idée d’ajouter à leur catalogue Les chants de l’arctique, le premier tome de la trilogie Lame de feu. Une épopée scandinave qui nous fait traverser la Finlande, la Norvège et la Suède au XIXe siècle. L’autrice, Ingebold Arvola, s’inspire d’une histoire familiale dans la tradition des sagas. Avec moins de personnages et des thèmes d’actualité. Avec aussi une plus grande facilité de lecture. Car les quelque 500 pages s’avalent comme un ragoût de rennes – pour les amateurs- ou une bonne assiette de baies … arctiques bien entendu.

Brita quitte son village de Sodankylä, en Finlande avec des deux fils de 3 et 11 ans sur un traineau. Une obligation. La jeune femme est en disgrâce religieuse. Le prêtre lui a lancé un blâme. Femme sans mari, elle subie les foudres de l’Église qui a évangélisé les peuples du Nord. Circonstance aggravante, Brita est guérisseuse. Elle connait les remèdes ancestraux et vénère autant les nouvelle que les anciennes croyances. Notamment le petit peuple du dessous qui doit être respecté si l’on veut vivre en paix.

Plongée dans la vie des Finnois

Le livre fourmille de descriptions précises sur la vie austère et rude des Finnois dans une nature à la fois rude et grandiose. Arrivée chez son frère, sur les côtes sauvages du Finnmark, Brita passe ses journées au milieu d’une montagne de poissons. Elle les vide et leur arrache la langue, appât pour les prochaines pêches. Elle cuisine également, des plats faits d’abats et de sang. Les crêpes par exemple dont raffolent ses enfants. Le froid et le vent lèchent les peaux, s’immiscent entre les planches des cahutes où s’entassent les familles. Mais il y a aussi les fêtes, les danses, le sauna et l’amour.

Portrait d’une femme libre

Brita est une femme sublime. « Le soleil t’aime » lui disait sa sœur en hommage à sa beauté. Elle a également le savoir des choses sacrées et une solide détermination. Il lui en faut. Pour être libre, pour affronter le poids des conventions imposées par les soldats du christianisme. Elle devra même subir les reproches de son fils aîné que dérange sa liaison avec Mikko, un fermier très séduisant mais déjà marié. Cette passion la conduit devant le Thig, le tribunal des colons. L’occasion pour Ingebold Arvola de décrire l’avidité et la corruption des clercs chargés du règlement des conflits. Les Samis en sont également les victimes. Chassés de leur terres, obligés de se conformer aux nouvelles règles qui les opposent parfois aux nouveaux arrivants du Nord en quête d’une meilleure vie.

On attend la suite !