Rat Island polar dystopique

Rat Island polar dystopique. Jo Nesbø manie l’art de la vengeance dans un monde décimé par une épidémie. C’est la Peste au pays de Mad Max et des Gafam.

Un homme contemple une ville immense d’une terrasse qui surplombe un chaos d’humains et de motos. La colère gronde. Il ne reste que très peu de temps à l’élite réfugiée sur le toit pour s’enfuir en hélicoptère. Quelques minutes peut-être avant que le peuple affamé ne gagne ce dernier refuge pour tirer vengeance, massacrer ceux qui ont mené le monde au chaos. Ambiance Mad Max avec pénuries, lutte pour la survie, voire survivialisme. Car le contrat social est rompu. Le pouvoir a failli, l’homme redevient donc un loup pour l’homme.

Après De la jalousie, le maitre norvégien du polar (50 millions de livres vendus, scénario de la série Occupied) revient avec cinq nouvelles autour de la vengeance, du pouvoir et du progrès scientifique. Avec près de 150 pages Rat Island est la plus longue.

Rat Island est en fait l’ile refuge pour Colin Lowe et sa famille qui fuient le monde décimé par une épidémie. L’ile est une forteresse entourée par la mer et autrefois occupée par les rats. On ose évidement penser à la Peste de Camus. Mais ici le totalitarisme serait plutôt du côté des ingénieurs entrepreneurs que de l’armée.

Les rats dans la ville

Au fil du roman, les rats vont progressivement regagner le terrain perdu. Au même rythme, ou presque, où le narrateur, ami d’enfance de Colin Lowe va gagner sa vengeance. Beaucoup moins fortuné que le patron Gafam, le juriste Will Adams a toutefois un trésor convoité. Sa fille Amy. Désirée en mode fixation par Adam Lowe, le fils du tycoon. Adam est borderline et en rupture familiale. Il pille la ville à la tête de Chaos, son clan de motards. Des rats dans la ville qui sèment la mort et la terreur. Bad Mad Max va tuer Amy qui l’humilie. Le père, Will Adams, va se venger. Le motif est certes galvaudé et un peu navrant. Mais dans le dystopique Rat Island, Joe Nesbø explore la psyché humaine, des ravages du viol aux très complexes liens familiaux en passant par ceux d’un clan et de sa hiérarchie (le pouvoir encore) et surtout par les ressorts de la vengeance. Une vengeance qui donne lieu à un final renversant.

INFOS

Rat Island Jo Nesbø

Éditions GALLIMARD NOIRE

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