Biennale de Venise : Australie Lion d’or

Biennale de Venise : Australie Lion d’or .Le pavillon remporte la distinction pour la meilleure participation nationale. Sur les murs du monolithe l’artiste aborigène Archie Moore a dessiné un arbre généalogique des Premières nations remontant à 65 000 ans.

La prestigieuse exposition internationale d’art de La Biennale de Venise 2024 a pour thème Foreigners everywhere. Dirigée par le commissaire Adriano Pedrosa, elle explore l’immigration, l’exil en s’inspirant du collectif turinois éponyme.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le jury de la 60e édition composé de Julia Bryan-Wilson (États-Unis), présidente du jury, Alia Swastika (Indonésie), Chika Okeke-Agulu (Nigeria), Elena Crippa (Italie) et María Inés Rodríguez (France/Colombie) a sacré le pavillon de l’Australie.

Le bâtiment est un monolithe qui comprend une boite blanche à l’intérieur d’un cube noir.

Pendant des mois l’artiste Archie Mooore a dessiné à la craie blanche sur des murs sombres des milliers de noms. Ceux d’un arbre généalogique monumental des Premières nations courant sur 65 000 ans d’histoire. L’artiste a ainsi exploré dans son œuvre Kith and Kin ses origines Kamilaroi, Bigambul et britannique. « Flottant dans une douve d’eau, des documents officiels de l’État expurgés reflètent les recherches intenses de Moore ainsi que les taux élevés d’incarcération des membres des Premières nations. Cette installation se distingue par son esthétique forte, son lyrisme et son invocation de la perte partagée de passés occultés. Avec son inventaire de milliers de noms, Moore offre également une lueur de possibilité de récupération » indique le jury dans un communiqué.

Artiste des Premières Nations, Archie Moore est le premier australien à recevoir cet honneur.

Mention spéciale au pavillon du Kosovo

Pavillon du Kosovo Silke Neumann

Le jury a par ailleurs attribué une mention spéciale au pavillon du Kosovo. Echoing Silences of Metal and Skin, l’installation féministe de Doruntina Kastrati, pointe la précarité du travail et l’usure du corps des femmes après la guerre de 1999. « Faisant référence à la fois aux coquilles de noix utilisées dans la fabrication des loukoums en usine et aux pièces médicales utilisées pour remplacer les genoux des ouvrières qui fabriquent ces sucreries, les élégantes sculptures de Kastrati invitent les spectateurs à interagir avec elles. Un paysage sonore vibrant traverse le sol, résonnant à la fois dans nos os et faisant écho à une arène plus large d’activisme féministe ».

Nouvelle Zélande : le collectif maori Mataaho Lion d’or du meilleur participant

Collectif maori Mataaho Biennale de Venise courtesy

Lion d’or du meilleur artiste a été attribué au collectif maori Mataaho. Présentée à l’Arsenale, leur exposition « Takapau » enserre l’entrée principale. Il s’agit d’une structure lumineuse tissée de sangles faisant référence aux traditions textiles matrilinéaires. Notamment avec son berceau en forme d’utérus. « L’installation est à la fois une cosmologie et un abri. Son échelle impressionnante est un exploit d’ingénierie qui n’a été rendu possible que par la force et la créativité collectives du groupe. Le motif éblouissant des ombres projetées sur les murs et le sol renvoie à des techniques ancestrales et laisse entrevoir les utilisations futures de ces techniques ».

Enfin Samia Halaby, 87 ans, artiste née à Jérusalem et engagée auprès des Palestiniens et l’artiste argentine La Chola Poblete ont été primées pour leurs contributions à l’exposition. De son côté l’artiste nigérian-britannique Karimah Ashadu a reçu le Lion d’argent en tant que jeune participant prometteur. Tandis que la brésilienne Anna Maria Maiolino et l’artiste turc Nil Yalter ont reçu le Lion d’or pour l’ensemble de leur carrière.

INFOS

La Biennale di Venezia

Du 20 avril au 25 novembre 2024

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