Art Découvrez le Centre Pompidou 2030
Art Découvrez le Centre Pompidou 2030. Le musée qui abrite la plus grande collection d’art moderne et contemporain en Europe (près de 120 000 œuvres) ferme fin 2025. Le cabinet Moreau Kusunoki et l’architecte mexicaine Frida Escobedo repensent ses 45 000 m2 sur fonds de fronde contre la fermeture complète. Les grands axes : injecter de la lumière, faciliter les circulations, ajouter des espaces d’exposition, de commerces et de convivialité.
Après le Grand Palais, Beaubourg. Le Centre Pompidou fermera fin 2025 pour rouvrir au premier semestre 2030. Soit 3 années et demi off selon le président Laurent Le Bon. Le projet de fermeture remonte à 2018 et s’explique par des raisons techniques (remplacement des ascenseurs etc), de désamiantage, de sécurité, de mise aux normes environnementales et d’accessibilité.
Six cabinets d’architectes et de designers étaient en lice pour imaginer le nouveau visage de Beaubourg. Moreau Kusunoki, fondé à Paris en 2011 par Nicolas Moreau et Hiroko Kusunoki, a remporté la mise aux côtés de la Mexicaine Frida Escobedo.
Lumière, circulations, nouveaux espaces au cœur du projet
Renzo Piano et Richard Rogers ont conçu le Centre Pompidou ouvert en 1977. L’architecture repose sur deux idées principales. Tout d’abord, ouvrir le musée sur la ville avec une grande place, la Piazza extérieure. Ensuite, jouer la carte des espaces modulables avec un empilement de grands plateaux. Par ailleurs une immense cheville escalator et un « look tuyaux » donnent une identité visuelle inédite au musée. C’est en fait grâce à cette infrastructure en extérieur que la modulation des plateaux peut fonctionner.
Le projet de transformation de Beaubourg devait respecter l’esprit du lieu. Donc pas d’extension ni de construction supplémentaire. Total respect de l’exosquelette.
« Il fallait comprendre le Centre Pompidou, respecter ce patrimoine avec les idéaux radicaux de l’époque, qui, avec Renzo Piano, ont d’ailleurs fait date et inspiré » déclare Nicolas Moreau.
C’est-à-dire notamment multiplier les porosités visuelles et physiques. Le fameux in-out, piazza et bâtiment.
Les lauréats travaillent aussi sur la lumière notamment en remplaçant les cloisons coupe-feux opaques en vitres et en restaurant la transparence du forum.
Il fallait également clarifier la circulation. « L’accès à la chenille en particulier était problématique. Nous avons imaginé des escaliers rouges pour y accéder » précise Nicolas Moreau. « Des gradins ouvriront le champ des possibles ». Par exemple profiter des spectacles de rue.
La BPI sera élargie et l’Agora gagnera 6 600 m2 de surfaces d’expositions et de spectacles grâce à l’aménagement des sous-sols en un système d’espaces modulables. Les « boites » réparties dans l’ensemble du bâtiment.
Laurent Le Bon prévoie aussi un forum entièrement dédié à la jeunesse et à la création émergente et un musée virtuel sur internet.
Coté espaces communs : des lieux de restauration en surplomb de la Piazza et un toit-terrasse avec vue panoramique sur Paris.
Rage against la fermeture
La fermeture du Centre Pompidou ne fait pas l’unanimité. Le monde des galeries et certains artistes critiquent la décision dans la presse. La galerie Perrotin a aussi lancé une pétition via le site change.org. Les commerçants s’inquiètent également. Car Beaubourg est le poumon artistique du Marais. Sans lui le quartier sera beaucoup moins attractif pour les touristes comme pour les amateurs de culture.
Alors pourquoi ne pas opter pour une fermeture partielle ? Laurent Le Bon frémit. « Il y a des précédents, Radio France, Jussieu. Pour Jussieu c’est 20 ans de travaux au lieu des 3-4 prévus et 1,8 milliards d’€ au lieu de 800 millions d’€ ». Le président évoque aussi les dangers et les désagréments pour les personnels. « Avec le bruit les co-activités vivraient un enfer. Et surtout je ne veux mettre aucune vie en danger ». Par ailleurs, il souligne que les collections vont voyager à Lille, à Metz … « On donne ainsi la chance à d’autres publics de découvrir des expositions ».
Stockage et expositions
Le Centre Pompidou met en place un programme de stockage et de programmation culturelle. Nom de code : Constellation.
Les œuvres seront réparties entre le Grand Palais, le Louvre et différents musées parisiens notamment le Quai Branly, les musées d’Orsay et de l’Orangerie, le musée Rodin, le musée national des arts asiatiques-Guimet ou encore le Jeu de Paume. Des partenariats avec des institutions régionales et ultra marines sont par ailleurs prévus.
Un lieu alternatif au nom de migraine alliera conservation et programmation culturelle en région parisienne. À savoir, la future fabrique de l’art (Centre Pompidou francilien – Fabrique de l’Art – Musée national Picasso-Paris). Le musée Pompidou Picasso sera inauguré en 2026 entre lac et forêt. Située à Massy, sur 30 000 m2, il devrait faire de l’Essonne une destination culturelle. Nature-culture plus précisément. Coût du projet dessiné par l’agence PCA-STREAM-Philippe Chiambaretta et réalisé par Vinci : 105 M€.
Comment financer ?
Le financement des travaux du futur Centre Pompidou reste vague. Coût total : 460 millions d’€ ! »L’État prend en charge les 260 millions nécessaires aux aménagements techniques. Il reste donc 200 millions d’€ pour la partie culturelle. Nous avons réuni 1OO millions grâce à des mécènes » affirme Laurent Le Bon. Il en reste donc la moitié à trouver. Et sinon « Nous ne réaliserons que les blocs que nous avons financé » précise le président. Et le reste alors ? « Rien, l’espace restera vide ».
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Photo principale crédit Moreau Kusunoki Frida Escobedo