Charleville-Mézières de Rimbaud à Patti Smith

Patti Smith allongée sur la tombe de Rimbault, Patti Smith faisant ses courses à la boulangerie, Patti Smith en concert, Patti Smith achetant une maison. L’iconique rock star fan de Rimabud n’est pas la seule à arpenter les rues de Charleville. La cité de Charles de Gonzage serait-elle un spot caché pour people ?

Non. Mais les festivals attirent les artistes du monde entier.

Les touristes, eux, ont le choix entre découvertes historiques, musicales, littéraires et balades nature.

Un peu d’histoire.

Charleville et la place ducale

Charleville est fondée en 1606 par un prince italien proche d’Henri IV, Charles De Gonzague.

Fervent catholique, il veut faire de la cité une nouvelle capitale catholique et commerçante contrebalançant la puissance de Sedan la protestante.

Il fait appel à Clément Metézeau.

Le prince et l’architecte souhaitent une ville harmonieuse à italienne. La dualité pierre brique assied le caractère de cette cité construite ex nihilo. Les toits élancés accentuent l’élégance de l’époque.

Charleville obéit à la règle des quatre. Une grande place rectangulaire, 4 portes, 4 axes principaux débouchant sur 4 quartiers dotés chacun d’une place secondaire.

Le fleuron de la ville, la Place Ducale, est un rectangle de 126 m sur 90 comprenant 23 pavillons identiques sur quatre niveaux avec quatre baies à chaque étage et quatre travées reposant sur quatre arcades. La règle des quatre est ici aussi respectée. Les marchands officiant sur la place et sous les arcades. La Place Ducale ressemble ressemble à s’y méprendre à la place des Vosges à Paris. Une ressemblance qui s’explique par la parenté des architectes. Clément Métezeau est de frère de Louis à qui l’on doit la célèbre place parisienne. Il a communiqué les plans à son parent.

Le cœur de la place est pavé. Ses couleurs sont celles de la ville : rouge des briques, jaune des pierres, bleue de l’ardoise. Le centre pavé comprend en son centre une fontaine qui remplace la statue du prince Charles de Gonzague déplacée à plusieurs reprises.

Charleville et les marionnettes

Charville accueille de nombreuses manifestations de la fête des confréries au Festival international de la marionnette qui a lieu tous les deux ans.

L’avenue Winston Churchill toute proche abrite l’Institut international de la marionnette et son école.

Toutes les heures, de 10 h 21 h, un mini spectacle est donné devant l’horloge. La scène jouée est un fragment de spectacle. Le Festival et ses marionnetistes présentent des pièces très contemporaines ou très classiques avec des créations de marionnettes audacieuses.

Le musée des Ardennes

Chaque jour, on peut admirer les saynètes devant l’institut ou en montant les étages du musée des Ardennes.

Derrière ses façades modernes, le musée nous fait traverser quatre siècles d’architecture du 17e au 20e siècle.

Les collections nous font revenir beaucoup plus loin dans le temps jusque forgerons gaulois. C’est le savoir faire qui est exposé. Celui des artisan forgerons mais aussi celui des céramistes et bijoutiers. On découvre l’histoire des activités industrielles de la région à travers l’ardoise, le bois, la fonte …

Charleville et Rimbaud

L’histoire de la ville est indissociable de celle d’Arthur Rimbaud. Le poète y naît en 1854

Le musée se trouve dans un ancien moulin du 17è siècle classé monument historique.

La scénographie est très contemporaine à l’image du Rimbaud. Le cabinet d’architectes a collaboré avec l’artiste Claude Lévêque et une équipe de paysagistes. Résultat saisissant. Les lieux dégagent une atmosphère très particulière entre rêve, voyage, histoire.

scénographie contemporaine et onirique

Documents, meubles, vidéos sont répartis sur 4 étages entre blancheur et pénombre. Sur un mur intérieur, une horloge bleue ardoise évoquée par des leds accompagne le visiteur qui passe d’un temps à un autre en montant les marches ou en prenant l’ascenseur. Au 4e étage -le grenier- on s’assoie sur un tabouret sous des douches sonores qui diffusent des poèmes. La sonorisation est à améliorer mais l’effet d’immersion est bien joué. Rimbaud vit enfermé à 19 ans dans le grenier de la ferme familiale de Roche où il termine la rédaction de « Une saison en enfer ».

1200 oeuvres et des expositions inspirées

Le musée recèle 1 200 oeuvres dont une cinquantaine de manuscrits, des photos de Rimbaud enfant, des lettres , des dessins, des vidéos évoquant sa vie en Éthiopie. Il comprend aussi des collections des années 80. Les artistes se sont appropriés des thèmes rimbaldiens : la liberté, l’homosexualité, la beauté, le voyage …

On peut voir des expositions semi-permanentes (250 ouvres sont présentées tous les 6 mois) notamment sur l’enfance de Rimbaud, des livres d’artistes (Léger, Delaunay … ) présentés en planche derrière des vitres, des fresques hommage à la nature ardennoise chère au poète. Des « interventions » de Picasso, Giacometti et d’artistes du Street Art soulignent, dans l’espace Révolution, l’aspect visionnaire et rebelle du poète. Verlaine est bien présent. De Valentine Hugo à Colette Deblé en passant par Sonia Delaunay, les femmes artistes sont mises en avant.

Balade nature

Le musée Rimbaud donne sur la Meuse et sa vallée. Fleuve marchand, la Meuse a fait de la ville de Mézière, voisine de Charleville un centre commercial équivalant à Troie et à Liège. Au 19e siècle la région est devenu un fief industriel.

On peut visiter Mézières pour son passé industriel, pour sa Basilique (Notre Dame de l’Espérance) et pour de ressourcer. Le massif est commun à 3 pays : la Belgique, la France et le Luxembourg.

Forêts, berges, sentiers à travers la voie Trans-Ardennes ou via des chemins moins balisés il fait bon s’oxygéner à pied ou à cheval sur les traces de Rimbaud et/ou de la faune et de la flore régionales.